Votre Oustadha Zaynab applique enfin ses propres conseils et sera en congé du 8 juillet au 31 août. Pendant cette période, je prends le temps de me reposer pour revenir avec une meilleure énergie. Seules les demandes et les mails concernant la formation "Coran de ma vie" seront traités par mon équipe. À très bientôt, insha'ALLAH.

Le rôle de la femme dans le mariage

Temps de lecture estimé : <1 min.

Les hommes sont qawwâm parce qu’ils prennent soin des femmes en usant des avantages qu’Allah ﷻ leur a donnés par rapport à elles et en dépensant leurs biens pour leur foyer. Ils sont en quelque sorte semblables à une eau pure qui vient arroser une terre fertile. Et à ton avis, cette terre, ces femmes, comment agissent-elles en retour ? Comment sont ces grandes dames ? Après avoir vu comment être un grand homme dans son mariage, nous allons voir le rôle de la femme dans le mariage. Comment la femme peut-elle être une grande dame dans son mariage ?

Sommaire

Un petit rappel du rôle de l’homme

Dans l’article précédent, nous avions commencé par les hommes, car c’est l’ordre dans lequel Allah ﷻ nous en parle. Nous avons vu ce qu’était un homme qawwâm, avec les responsabilités que cela implique, ainsi que les avantages. Pour rappel, ce ne sont des avantages seulement parce que c’est censé être employé dans le service de l’autre. Allah ﷻ donne toujours des avantages pour une raison. Par exemple, si Allah ﷻ donne plus de force physique à l’homme, ce n’est pas pour être employé pour lui, mais pour les personnes sous sa responsabilité. À chaque fois qu’Allah ﷻ nous donne quelque chose de particulier, c’est un message pour nous dire qu’il faut en faire bénéficier les autres.

L’autre chose qu’implique le fait d’être qawwâm, c’est de dépenser une partie de leur argent pour les épouses, leurs familles. Le Prophète ﷺ nous a appris qu’un homme a l’obligation de soin envers son épouse et ses enfants. Il doit assurer leur habitation, leur nourriture, leur habillement et leur santé. Ça ne peut pas être moins que ces pôles là.

Le verset qui a inspiré l’article du jour

Les hommes sont qawwam envers les femmes, à raison de ce dont Allah a favorisé les uns, par rapport aux autres, et ce dont ils dépensent de leur argent. Les femmes vertueuses sont dévotes, gardiennes du secret, en raison de ce qu’Allah a gardé. (…)

– Sourate an-nissa, ayah 34

La ayah d’aujourd’hui est la même que pour l’article sur les hommes.

La première partie du verset parle donc des responsabilités des hommes. Le mot-clé pour en parler était donc le mot « qawwâm ».

Nous allons donc voir la deuxième partie, lorsque Allah ﷻ s’exprime au sujet des responsabilités des femmes et de ce qui est attendu des femmes en conséquence de ce qui est attendu des hommes.

Le lien entre les deux parties (hommes et femmes) est très important puisque Allah ﷻ emploie cette préposition, qui signifie qu’il y a une cause à effet. Il y a une phrase principale et une phrase subordonnée. Les hommes sont donc dans la phrase principale et les femmes dans la phrase subordonnée. Il dit :

فَٱلصَّٰلِحَٰتُ

Fa salihat

« Fa » signifie :

  • ainsi,
  • de ce fait,
  • en conséquence.

On va alors définir comment Allah ﷻ qualifie les femmes.

Il dit :

فَٱلصَّٰلِحَٰتُ قَٰنِتَٰتٌ حَٰفِظَٰتٌۭ لِّلْغَيْبِ بِمَا حَفِظَ ٱللَّهُ

Fâ salihat Qanitatoun Hafidhatoun Lil ghaybi Bimâ Hafidha Allahu

On a déjà trois mots clés sur lesquels on va s’attarder :

  • As salihat
  • Qanitat
  • Hafidhatoun lil ghayb

As salihat

Lorsque Allah ﷻ qualifie les femmes, Il a parlé directement de « as salihat », sans dire « les femmes sont salihat », mais ici il n’y a pas le terme « femmes ».

Allah ﷻ dit que le fait d’être salihat n’est pas inné chez une femme. C’est quelque chose qui se travaille. Il faut donc d’abord définir ce que veut dire « as salihat ».

Ce terme vient de la racine ص ل ح – Sa-la-ha, qui signifie le fait de :

  • réparer,
  • être intègre,
  • arranger,
  • ajuster,
  • colmater,
  • bien faire,
  • réconcilier,
  • faire du bien,
  • restaurer la paix,
  • mettre en valeur.

Avec « Fa Salihat », on comprend donc la notion de phrase subordonnée. La linguistique qu’Allah ﷻ emploie est tellement belle, logique, miraculeuse, qu’on reste bouche bée à chaque fois.

Avec ces mots que je viens de te donner comme définition, on comprend qu’on ne peut pas le faire s’il n’y a pas une chose déjà placée au départ :

  • Comment je peux arranger une chose, si je ne l’ai pas entre les mains ?
  • Comment je peux ajuster, réparer, réconcilier, mettre en valeur quelque chose, si cette chose n’est pas déjà présente ?

La racine ص ل ح – Sa-la-ha, est le contraire de Fa-sa-da, qui signifie que quelque chose est :

  • souillé,
  • détérioré,
  • brisé.

On parle en ces termes de quelque chose qui existe déjà à la base. C’est donc la même chose. Il faut donc qu’il y ait une base. Et Allah ﷻ nous explique que c’est le produit de ce que l’homme fait.

Comment être une femme saliha ?

La femme est donc censée être saliha en conséquence des actions d’un homme qawwâm. Alors, que fait-on lorsqu’on n’est pas dans la maison de quelqu’un de qawwâm ? S’il n’y a pas un époux qawwâm, on ne peut pas être saliha ?

Alors attention, Allah ﷻ n’a pas parlé des époux exclusivement. En dehors de l’époux, la femme a des hommes dans sa famille : un père, des frères, des oncles, etc. La responsabilité n’est donc pas uniquement sur l’époux.

L’homme est qawwâm sur les femmes de sa famille, c’est tout cela qui participe à faire de lui un bon époux. Une femme a dans sa vie, des hommes qui sont censés être qawwâmoun. Tout cela la prépare à pouvoir être une bonne épouse, à pouvoir accueillir la capacité de qawwâm de son futur époux. Il faut vraiment prendre les choses dans la globalité.

Quand Allah ﷻ emploie des mots, il faut faire très attention à ne pas s’éloigner du sens qui est donné. Pour revenir à cette caractéristique de saliha, il faut se dire que c’est la définition qu’Allah ﷻ a donnée d’une femme, d’une épouse. Ainsi, le mot-clé qui te vient lorsqu’on parle des hommes c’est « qawwâm », et le mot clé qui te vient lorsqu’on parle des femmes c’est « saliha ».

On a l’habitude de dire qu’une femme, tout ce qu’on lui confie, elle l’embellit, elle le multiplie, elle le redonne dans un état bien meilleur que lorsqu’on lui a donné. Il y a un adage qui dit :

« Donne une maison à une femme, elle t’en fait un foyer ».

Une femme a tendance naturellement à amplifier ce qu’on lui donne. Parfois, elle peut partir de pas grand-chose. Elle est capable d’avancer, de colmater, de produire de magnifiques choses sur très peu. Mais il faut une base.

Allah ﷻ dit que les hommes qawwâmoun font deux choses :

  • Ils usent des avantages qu’Allah ﷻ leur a donnés,
  • Ils dépensent pour leur foyer.

Pour les femmes, Il va aussi employer deux actions. Les femmes salihat sont :

  • Qanitat
  • Hafidhatoun lil ghayb

Ce sont deux piliers qui les caractérisent.

Les femmes sont-elles soumises à leur mari ? Le terme qanitat

C’est souvent traduit par « dévotes » ou « dévouées, ou encore « obéissantes ».

Qanitat vient de la racine ق ن ت qa-na-ta, qui signifie :

  • Adorer et servir Allah ﷻ entièrement.
  • Être humblement soumise à Allah ﷻ.
  • Être appliquée et sincère dans ses actes d’adoration.

Quand on parle de soumission, on parle forcément d’Allah ﷻ. Il n’y a de soumission qu’envers Allah ﷻ. Ce terme est très important, car lorsqu’il est traduit et expliqué, on a tendance à voir :

les femmes salihat sont obéissantes à leur époux (…)

Lorsqu’on entend cela, il y a du vrai et de l’incomplet. En effet, l’obéissance et la soumission dans le mot qu’Allah ﷻ a employé sont exclusivement à Lui. On peut dire que quelqu’un est qanit uniquement pour Allah ﷻ. À chaque fois que cet attribut a été mentionné dans le Coran, c’était toujours en direction d’Allah ﷻ.

Par exemple, quand Allah ﷻ dit à Maryam, la mère de ‘Issa (aleyhi salam), Il dit :

يَٰمَرْيَمُ ٱقْنُتِى لِرَبِّكِ وَٱسْجُدِى وَٱرْكَعِى مَعَ ٱلرَّٰكِعِينَ

Ya Maryamu aqnutî Lirabbiki Wa Asjudî Wa Arka`î Ma`a Ar-Rāki`īna

Ô, Maryam, soumets-toi à Ton Seigneur, prosterne-toi, et incline-toi avec ceux qui s’inclinent

  • Sourate 3 verset 43

Ainsi, dire que ce qui est demandé, c’est donc l’obéissance dans le sens de la soumission totale, entière, à un époux, ce n’est pas tout à fait juste. C’est à Allah ﷻ.

La soumission est à Allah ﷻ et Il te demande d’être saliha.

La soumission est à Allah ﷻ et Il te demande d’être Hafidhatoun lil ghayb.

Les femmes sont hafidhatoun lil ghayb

Le Prophète ﷺ a déjà parlé de l’obéissance de l’épouse envers son époux. Mais il n’a pas employé le terme « qanata ». Lorsqu’on parle d’écouter un autre être humain, le Messager d\’Allah ﷺ a parlé d’une obéissance, mais sans soumission. Quand on parle d’obéissance, d’écouter, de suivre un être humain, le Prophète ﷺ a employé, et Allah également, le mot « aTa’a », l’obéissance.

أَطِيعُوا : obéissez

C’est une obéissance avec le consentement. Ainsi, j’obéis de mon plein gré, de bon cœur. J’avais déjà dit dans un épisode que l’obéissance était choisie, alors qu’à la base il avait le choix de le faire ou non. Quand quelqu’un n’a pas le choix, on ne dit pas qu’il est obéissant, il est alors soumis, contraint.

C’est donc pour cela qu’on a le choix et que des personnes qui croient en Allah et d’autres non. Allah n’a contraint personne. « Pas de contrainte en religion » Un être humain ne peut contraindre un autre de croire en Allah , alors même que c’est une obligation. Mais Allah laisse à chacun le choix de faire ou non. Ainsi, chacun répondra de ses actions.

Je sais que ce terme d’obéissance dérange certaines et est mal employé par certains. En fonction de la manière dont c’est employé, ce n’est pas avantageux, alors que ça devrait l’être. Obéir dans le sens où Allah le demande, c’est un avantage pour les deux personnes.

Nous allons voir pourquoi.

Allah dit, de ce fait, les salihat sont qanitat. Avant toute chose, elles adorent et se soumettent à Allah . Quand Il a parlé des hommes, Allah a précisé envers qui ils sont qawwâm. Lorsqu’Il parle des femmes, Allah ne parle pas des hommes.

Les femmes sont gardiennes devant le mystère par ce qu’Allah a gardé Lui-même.

On a presque envie de se demander quelle est la responsabilité des femmes envers les hommes, car l’on ne parle que d’Allah ici.

L’héritage d’Adam

Allah nous restitue l’héritage d’Adam. Il était seul, il a demandé de la compagnie. Hawa est là en conséquence de cette invocation d’Adam. Il a demandé sa présence, alors il prend soin d’elle.

Lorsque Hawa arrive dans le monde, Adam est donc déjà présent. Au-dessus d’Adam, il y a Allah , qui a toujours été présent. Elle vise alors Allah dans la soumission et l’adoration. Allah lui présente alors son époux, pour qu’il prenne soin d’elle. Elle peut alors le suivre, lui obéir, pour être en toute sécurité, car il est qawwâm. C’est avantageux pour tout le monde.

Allah parle de « qanitat », celles qui se soumettent entièrement à Allah , et forcément se soumettent à Sa demande, de suivre le leader qu’Il leur a attitré. Elles sont « hafidhat », gardiennes, protectrices, mais de quoi ?

Les femmes sont des gardiennes

Quand on parle de garder quelque chose, c’est parce que s’il ne l’est pas, il y a danger. Par exemple, lorsqu’on garde les enfants, cela signifie qu’on ne peut pas les laisser sans surveillance. À partir du moment où je dois protéger quelque chose, c’est qu’il y a un danger potentiel.

Alors, qu’est ce qu’il faudrait garder avec vigilance ? Hafidhatoun lil ghayb. Al ghayb, c’est :

  • l’inconnu,
  • le mystère,
  • l’invisible,
  • l’absence
  • l’éloignement,
  • ce qui est secret,
  • ce qui est caché.

C’est aussi la même racine que ce qui sert à dire ghiba (la médisance). Dans la médisance, on expose aux vues et au su des autres ce qui n’était pas censé être su à la base. Faire de la médisance, c’est dire une vérité sur quelqu’un en son absence, sachant qu’on sait que cette personne n’aimerait pas qu’on dise cela en son absence, même si cette chose est vraie.

Allah demande à ces femmes salihat, qui sont dans la réparation, dans la réconciliation, dans le fait de mettre en valeur en chose, d’être gardiennes de ce qui est nécessaire d’être gardé. S’il n’est pas gardé, il y a danger. Et ça englobe plein de choses.

Un secret partagé avec Allah

Allah complète avec :

Bimâ Hafidha Allahu

(…) de ce qu’Allah a gardé

C’est un passage très important, car finalement, Allah demande à la femme de continuer ce que Lui a commencé, a gardé.

C’est donc comme si tu gardais le secret avec Allah . Avant toi, avant que tu arrives dans la vie de cet homme, Allah avait gardé beaucoup de choses pour Lui. En te demandant de garder alors ces choses, Il te demande de ne pas être cette personne qui gâche tout finalement. Il te met dans la confidence, dans ce secret. Il te partage cette mission, de prolonger ce qu’Il a assumé comme tâche vis-à-vis des secrets de cet homme, de son foyer, etc.. Sois gardienne comme Allah ﷻ a été gardien de ces choses-là.

Une confiance nécessaire

Garder ces choses, ça implique que cette personne te les confie. Ici, c’est aussi implicitement un message à l’homme, pour lui dire qu’il doit faire confiance à son épouse. Il doit faire preuve de vulnérabilité envers son épouse et lui confier ses émotions.

C’est un problème que rencontrent certains hommes. Ils voient la vulnérabilité comme un danger. Ça serait avouer une faiblesse, alors que pas du tout ! Confier sa vulnérabilité participe dans le cadre du mariage à la bonne entente, à la rahma, à la mawada, à l’amour et à la tranquillité entre les époux.

En retour, que fait cette femme de ces secrets ? Elle les range, comme dans un coffre-fort, elle garde précieusement cette épargne qui lui a été confiée, pour la restituer au bon moment.

Quels sont ces secrets ?

Finalement, qu’est ce qui est impliqué dans les secrets, l’absence, cet éloignement, et tout ce qu’implique al ghayb ?

Ce n’est pas seulement garder les secrets de son époux en son absence. C’est plus que cela. C’est garder le contenu du cœur de cet homme, le contenu de notre cœur à nous.

Lorsqu’il part, tout ce que cet homme voit, ressent ou a vécu comme difficulté dans la journée, tout ça constitue aussi al ghayb. Et Allah te demande d’être gardienne de ce qui est en ta présence et ce qui est en son absence. C’est très subtil, aussi subtil que la nature même de la femme. Ainsi, Allah lui donne des tâches subtiles.

Mesdames, mes sœurs, nous toutes, nous devons user de cette intelligence qu’Allah nous a naturellement donnée pour pouvoir définir toutes ces choses dont nous devons être les gardiennes. Finalement, on n’a pas besoin de nous l’expliquer. D’ailleurs, Allah ne précise pas exactement ce qu’il faut garder.

C’est vaste, ça implique beaucoup de choses et ça diffère d’un foyer à un autre. De la même façon qu’une femme se sent en sécurité en présence d’un homme qawwâm, un homme a besoin de se sentir en sécurité, de sentir qu’il peut être vulnérable devant une femme, parce qu’elle garde ces choses qu’il n’exposerait devant personne d’autre.

Une femme gardienne sait et connait les manquements de son époux. Certes, il est qawwâm, mais il n’est pas parfait.

A-t-on besoin de lui pointer ces imperfections à longueur de temps, alors qu’il fait son maximum ?

A-t-on besoin de le dire aux autres ?

Gardienne, ce n’est pas forcément vis-à-vis des autres, c’est aussi de savoir doser ce que l’on dit.

Allah nous explique que tu es gardienne de ce mystère, cette subtilité, cet invisible, ces secrets, en l’absence ou en la présence de ton mari.

Tout ce qu’Allah nous demande en tant que femme, ce n’est pas une demande de l’homme. Cette règle a été imposée par Allah . Les hommes ne sont pas qawwam envers les femmes, car elles leur auraient demandé de l’être. Ils le sont parce qu’Allah leur a prescrit d’être ainsi.

De la même façon, les femmes ne sont pas salihat, qanitat, hafidhat de ce qui est caché sur demande des hommes. Elles le sont parce que Allah leur a prescrit. C’est très important de le comprendre.

Hommes et femmes, trop souvent opposés

Aujourd’hui, avec la société et l’émergence du féminisme, du machisme, du patriarcat, il y a une espèce de confusion entre le rôle d’un homme et celui d’une femme. Ainsi, on érige les femmes contre les hommes et vice-versa. Puis, chacun cherche à ne pas se faire « arnaquer ». Allah , Lui, rassemble.

Dans Ses ayat, Allah ne les oppose pas. À tel point que les deux sont combinés dans une seule phrase. Une phrase subordonnée à l’autre, car ça va ensemble.

Pour revenir à cette notion d’obéissance, il faut parler des caractéristiques d’un vrai leader. C’est un qawwâm. Un bon leader, on le suit, on l’écoute, on le fait presque naturellement. Quelqu’un qui a du leadership, qui est bienveillant, qui sait diriger, qui sait être digne de confiance, qui sait être efficace et manager, on le suit sans faire d’effort. Ça coule de sens.

Ce principe d’obéir à un leader a été commandé par Allah . On ne questionne pas un principe commandé par Allah . De la même façon qu’on ne questionne pas le fait d’obéir au chef d’une entreprise. Ce qu’il faut faire, c’est bien choisir son leader, avec qui l’on se marie. Mais une fois que j’ai choisi le bon leader, je suis son leadership.

Adam, un leader par définition

Il faut aussi se dire que l’obéissance est une mise à l’épreuve d’Allah pour une femme. J’ai le choix d’obéir ou non. De la même façon qu’il met à l’épreuve l’homme dans le fait de dépenser des biens pour sa famille. On sait reconnaitre un homme, un vrai, sur ce pan-là.

Je ne peux pas m’empêcher de repenser à Adam (as). Si l’on se concentre sur son prénom et que l’on regarde ce que ça signifie. La racine ا د م – a-da-ma signifie le fait :

  • d’être chef,
  • d’être à la tête de quelque chose,
  • de mettre la paix entre les gens,
  • de joindre,
  • de réconcilier.

Juste avec son prénom, on a la définition d’un leader, d’un qawwâm.

Ça ne pouvait pas être autrement. Si Adam n’avait pas ces caractéristiques, comment va-t-on survivre, nous, ses enfants ?

Et son épouse, Hawa ? Il y a la notion du vivant, et elle a été créée à partir du vivant. On sait que la femme a été créée à partir d’une côte de l’homme.

Ça ne cesse de nous renvoyer au fait que la femme démultiplie. Une fois qu’elle a été créée à partir de l’homme, elle a démultiplié. C’est la femme qui porte l’humanité dans son ventre. Elle ne fait qu’enfanter et finalement peupler le monde par ce qu’elle porte dans son ventre. C’est une des plus grandes puissances que peut avoir un être humain.

Allah met toujours l’homme en premier au niveau des responsabilités. Par exemple, lorsqu’Il demande aux hommes et aux femmes de baisser leur regard, il commence par l’homme. Après il parle à la femme. L’homme est plus sensible à tout ce qui est physique et visuel que la femme. Il commence par le leader, la racine, l’héritier masculin d’Adam. C’est à lui d’agir en premier. Ensuite, le reste coule de source.

La responsabilité qui pèse sur les hommes

Quand on lit tout cela, je me dis qu’Allah a été vraiment dur et strict avec les hommes. C’est comme s’Il leur disait :

« Tu as voulu de la compagnie, voilà. Je t’ai donné comme compagnie une de mes créatures, prends soin d’elle. Fais attention, sois vigilant, soit qawwâm. Tu es berger, donc un jour je te demanderai des comptes sur ce qui est sous ta responsabilité. Cette femme a donné de sa jeunesse, de sa beauté, de sa santé, de sa capacité à être multitâche, de son temps pour toi. Alors, si elle n’a pas pu s’épanouir à cause de toi, parce que tu l’étouffais, que tu ne l’as pas écouté, tu n’assumais pas ses dépenses, tu la rabaisses ou pire tu as été violent avec elle, physiquement ou moralement, tout ça ce seront des comptes à régler avec Moi »

À côté de ça, j’ai envie de dire, parce qu’Allah a déjà été sévère envers cet homme, toi, ma chère sœur, tu es la femme de la situation. Tu as ce rôle de leader du cœur de ton homme par :

  • ta féminité,
  • ta douceur,
  • ta résilience,
  • tes mystères,
  • tes atouts secrets.

Tu as ce rôle de saliha, celle qui :

  • répare,
  • met en valeur cet homme, sa maison, son foyer,
  • colmate,
  • réconcilie,
  • soutient.

Allah t’a confié à cet homme. Il lui a prescrit d’être qawwâm envers toi. Toi, il t’a confié le cœur de cet homme, de le préserver et d’en être gardienne. Le cœur, c’est le siège de tous les secrets. Et un secret, si l’on veut le garder, le protéger, il faut écouter la personne, la suivre, la valoriser.

Le rôle de la femme dans le mariage

L’homme est le premier qui a été responsabilisé par Allah . Il est le leader naturel placé par Allah . Pourtant, à la fin, le vrai bénéficiaire, ce sont les femmes, en majorité. Je pense à un hadith, d’après Abdarrahman ibn ‘Awf, le Prophète ﷺ a dit :

Si une femme prie ses 5 prières, jeûne son mois (de Ramadan), préserve sa chasteté, obéit à son mari, alors il lui sera dit :

“Rentre dans le Paradis par la porte que tu veux”.

– Rapporté par Ahmed.

C’est absolument magnifique. Il n’y a aucun hadith, aucun équivalent qui parle des hommes, qui peuvent rentrer au Paradis par la porte qu’ils veulent, juste en s’occupant de leur famille, par exemple.

Cependant, la tâche qui est demandée à la femme n’est pas si simple que ça. Elle demande beaucoup de travail, de sacrifices, d’investissement. Pas moins que celle de l’homme. Ce que tu as dépensé comme temps, ta jeunesse, tes enfants, ce sont des empreintes que l’homme n’aura jamais.

Une femme, juste dans son physique, elle porte l’empreinte de sa famille. Chaque enfant laisse à sa mère une empreinte. Des vergetures, un corps qui change… Elle ne sera plus jamais la jeune femme qu’elle était avant.

L’homme n’a pas ce “problème”-là. Sur lui, il n’y a pas d’empreintes physiques, reconnaissables du passage de sa famille. Allah n’oublie pas cette empreinte, ces empreintes. Il va les récompenser. Souvent, les femmes pensent que ce qu’elles font n’est pas si valorisant que ça, qu’elles n’accomplissent pas des choses grandioses. Mais un jour, Allah leur dira de rentrer par la porte du Paradis qu’elles veulent. Imagine ce privilège ! Alors, c’est le moment de dépenser pour ce prix-là.

Un cercle vertueux initié par Adam et Hawa

Je vais terminer en disant que l’homme a un carburant. En tant que qawwâm, il donne du carburant à cette femme, qui le reçoit, s’en nourrit, le transforme et crée à partir de ça, qu’elle va pouvoir rendre à l’homme par son action. Lui, produit, donne et elle le réceptionne, se nourrit, produit de magnifiques choses et lui renvoie le produit final de salihat. Il réceptionne, se nourrit, et encore plus qawwâm, et restitue, et ainsi de suite. Ça fait un cercle vertueux, celui d’une équipe.

Si sur Terre, Adam et Hawa n’avaient pas eu cette cohésion-là, toi et moi nous ne serions pas là aujourd’hui.

Où sont les adversaires, les concurrents ? Tout ça n’a plus de sens maintenant.

Quand une femme et un homme s’apprêtent à rentrer dans un mariage, ils n’ont pas besoin d’avoir des conseils, des nassiha. Ils n’ont pas besoin d’entendre des phrases comme “surtout, ne te laisse pas faire, il doit s’acquitter de ses devoirs, etc.”. Déjà, ce ne sont pas des nassiha, car ça n’en a pas les critères.

Cycles et constance, deux fonctionnements différents

Nous sommes des alliés, chacun est le carburant de l’autre. Chacun se nourrit de l’autre. Chacun produit quelque chose à partir de l’autre.

Allah attend des hommes qu’ils soient constamment qawwâm, dans le don. Si tu regardes bien, pour les femmes Il n’a pas insisté sur cette notion de constance. Il a juste dit “salihat”. Si un époux est constant, sa femme le sera aussi.

La constance demandée à l’homme

L’endurance physique, dans le temps, est le propre de l’homme. Dans le foyer, il en faut au moins un qui est lui, constant, qui garde le même régime. C’est à l’homme qu’Allah a demandé cela. Toujours prêt, toujours vigilant, sur les starting-blocks, pour fournir le soutien qu’il faut.

La femme fonctionne par cycles

Pour ceux qui sont mariés, vous voyez qu’au fur et à mesure du mois, dans leur cycle, les femmes ne sont pas pareilles. Elles ne vivent pas les mêmes choses. Elles n’y peuvent rien !

Il y a des périodes où l’on prie, où l’on jeûne, d’autres où l’on ne peut pas ! Sans parler du syndrome prémenstruel, les menstrues, etc. On est dans le changement perpétuel. C’est comme cela qu’Allah a dessiné la femme.

En l’ayant créé par cycles, Il ne peut pas lui demander d’être constante dans ce qu’elle est. Alors l’homme n’a pas le choix, il doit être qawwâm, avec tout ce que ça comprend. Si l’homme se met alors à critiquer, à palabrer, il a déjà quitté son poste. La femme doit le trouver partout où elle tourne son regard, à son poste.

La femme, quel que soit le moment de son cycle, doit se sentir en sécurité. Lorsqu’elle est disposée, il faut qu’elle puisse être saliha. Mais ça, c’est une conséquence.

Pour résumer le rôle de la femme dans le mariage

Allah t’a dotée de cette capacité à réparer, fixer, multiplier, à créer des merveilles à partir de matières premières. Ta direction est tournée vers ton Seigneur. C’est vers Lui que tu es qanitat.

Il t’a offert un mentor à qui te référer, un leader. Suis-le tant qu’il est qawwâm et il le sera encore plus.

Garde les secrets qu’Allah a Lui aussi gardés. Tout homme veut une épouse qui l’écoute, qui lui obéit. Cependant, obéir ne veut pas dire se taire, exécuter sans broncher, se soumettre.

Une femme suit, écoute, obéit sans effort, à un homme qui est digne de confiance, qui assume les charges de son foyer.

Aucune femme n’a envie de se référer, ou être sous l’aile d’un homme qui ne la soutient pas, qui la rabaisse, qui attend d’elle qu’elle participe comme lui aux charges du foyer, qui veut la contrôler, qui ne répond pas à ses besoins émotionnels.

De la même façon, toute femme souhaite un époux qawwâm. Un homme qawwâm n’a aucune difficulté à soutenir une femme saliha. Il a besoin de sentir la sécurité dans son rôle de qawwâm.

C’est dur de pourvoir aux besoins d’une femme qui n’est pas reconnaissante, qui ne colmate pas les brèches, qui expose les secrets qu’Allah avait gardés. Il se sentira vulnérable. Avec un carburant de mauvaise qualité, son travail de qawwâm est mis en péril.

Témoignage d’un auditeur du podcast Coran de Ton Cœur

Suite à l’épisode sur le rôle de l’homme dans le mariage, j’ai reçu un message qui m’a beaucoup touché. Je vous le partage.

Je remercie cet auditeur, pour son humilité, au-delà de tout ce qu’il dit. J’ai beaucoup aimé sa manière de se remettre en question et d’écouter avec humilité ce que le Coran dit à son sujet et au sujet de son épouse. Voilà un exemple de quelqu’un qui écoute le Coran et qui n’est pas en train de se trouver des excuses. La plupart des gens écoutent dans le but de répondre au lieu d’écouter dans le but de comprendre. Quand on veut répondre, on se justifie. Et celui qui se justifie n’agit pas.

Avant de te laisser…

Le sujet de la femme dans le mariage est long. J’espère avoir fait honneur à ce volet-là et de même pour le volet qui concerne les hommes.

Je tenais d’ailleurs à remercier toutes les personnes qui m’ont fait un retour sur ces derniers articles, notamment celui sur le rôle de l’homme dans le mariage. Mon challenge était d’aborder ce sujet avec un esprit de cohésion. En effet, ce n’est pas l’un contre l’autre, avec l’un qui aurait des avantages que l’autre n’a pas. C’était très important pour moi qu’hommes et femmes se rendent compte et réalisent que c’est une histoire d’équipe. J’ai reçu beaucoup de témoignages me disant même parfois que les époux avaient écouté l’épisode ensemble.

Dans le prochain épisode, on parle de la suite, quand les problèmes commencent, quand ça ne va pas dans le couple. Quand un homme n’est pas, ou n’est plus qawwâm, on fait quoi ? Quand une femme n’est pas, ou n’est plus, saliha, on fait quoi ? Sur ce sujet, j’aurai du renfort, avec une invitée ! Tu veux le découvrir ? ⤵️

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[…] verrons dans le prochain article les conséquences d’une femme qui est vertueuse et la manière dont c’est directement lié au […]

[…] ⇒ Pour retrouver la notion complète de saliha, c’est cet épisode qu’il faut consulter. […]

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