An Nassiha, ou l’art de conseiller à la lumière du Coran

Temps de lecture estimé : <1 min.

Un magnifique hadith du Prophète Muhammad ﷺ nous informe que « ad-din an-nassiha », la religion, c’est le conseil. Offrir des conseils est donc une partie intégrante de notre foi. D’ailleurs, nous le faisons tous et chaque jour. Mais est-ce qu’on sait réellement conseiller ? À mon sens, c’est un art qui n’est pas assez maîtrisé dans notre communauté. Nous allons voir aujourd’hui comment conseiller, à la lumière du Coran. Nous verrons ainsi ce qu’est la nassiha et je vous donnerai même un exemple très concret auquel j’ai assisté !

Sommaire

Le verset qui a inspiré cet article

Traduction rapprochée du sens du verset :

Vous avez été la meilleure communauté, qu\’on ait fait surgir pour les hommes. Vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable et croyez à Allah. Si les gens du Livre croyaient, ce serait meilleur pour eux, il y en a qui ont la foi, mais la plupart d\’entre eux sont des pervers.

– Sourate Al Imran, ayah 110

J’ai choisi cette ayah, car en plus de nous expliquer l’importance de conseiller les bonnes choses et de prévenir les gens pour les mauvaises choses, Allah ﷻ met en avant la raison pour laquelle Il parle de nous comme de la meilleure communauté.

Allah ﷻ nous dit clairement « Vous avez été la meilleure communauté ». C’est une phrase conjuguée au passé, comme pour nous notifier que ça avait été écrit depuis le début et que ça continuera. Il aurait pu s’arrêter en annonçant qu’on est la meilleure communauté, on ordonne le bien, on interdit le mal, mais non, Il précise « … qu’On ait fait surgir ». Il utilise le verbe akhraja – أَخْرَجَ.

C’est un peu comme pour dire que la communauté a été extraite de la Terre, pour l’Humanité. Ça nous explique que nous sommes censés être en bonne posture pour conseiller et pour aider les autres à trouver leur voie vers Allah ﷻ.

Regarde aussi la structure qu’Allah ﷻ emploie quand Il parle de nous qui ordonnons le convenable et interdisons le blâmable.

تَأْمُرُونَ بِٱلْمَعْرُوفِ وَتَنْهَوْنَ عَنِ ٱلْمُنكَرِ

Il conjugue alors le verbe au présent. Allah ﷻ n’a pas donné un ordre et Il ajoute après :

وَتُؤْمِنُونَ بِٱللَّهِ

« Et vous croyez en Allah »

Ce détail est très important. En effet, il y a beaucoup de catégories de personnes qui ordonnent le bien et interdisent le mal. Ils ont toutes sortes de bonnes intentions. Seulement, ça ne signifie pas forcément que c’est employé pour les bonnes raisons.

Ici, Allah ﷻ dit que l’on fait tout ça ET que l’on croit en Lui. Puisqu’on croit en Lui, on interdit le blâmable et on ordonne le bien. C’est alors évident. C’est extrêmement riche.

Les termes employés pour le convenable

Allah ﷻ utilise al ma’roûf. Ce terme désigne ce qu’un cœur sain reconnaît comme étant le bien, ce qui nous rappelle Allah ﷻ, comme faisant partie de la normalité de notre constitution.

Par exemple, on a des valeurs qui sont ma’roûf, comme la gentillesse, la générosité, la justice. Ces termes n’ont pas besoin de précision quant à savoir si c’est bien ou mal. C’est évident.

Les termes employés pour le blâmable

Allah ﷻ utilise le terme munkar. Dans la langue arabe, on emploie ce terme lorsqu’on dit « une phrase est ma’rifa (définie, reconnaître quelque chose comme tel) et nakira (inconnue, indéfinie). C’est quelque chose reconnu comme étant mauvais. Ainsi, on n’a pas besoin de te préciser qu’il est mal de voler, mentir, tromper, etc. On le sait déjà !

Le conseil, un élan naturel

Une partie intégrante de la religion

الدِّين النَّصيحةُ

« La religion, c’est le conseil »

Ça fait donc partie de notre foi. De toute façon, même si l’on n’avait pas conscience de cela, tout le monde conseille, chaque jour.

Regarde ton quotidien. Dans la journée, tu as donné un conseil au moins à une personne. Si tu as des enfants, si tu vis en famille ou si tu travailles avec des gens, c’est sûr. Même si tu ne l’as pas verbalisé, dans ta tête tu prodigues des conseils aux autres. Ne serait-ce que lorsque tu vois quelque chose, dans ta tête il y a des conseils qui fusent.

Nous sommes donc des êtres de conseils. Alors, on doit comprendre que lorsque le Prophète ﷺ nous dit « ad-din an-nassiha » et vu que tout le monde conseille, il y a quelque chose qui doit nous distinguer. Ainsi, quel est ce conseil ?

L’étymologie

Allah ﷻ a employé le terme nassiha, qui vient de la racine ن ص ح – na sâ ha, qui signifie :

  • conseiller,
  • recommander,
  • être pur et sans mélange,
  • être désintéressé,
  • être sincère,
  • le fait de bien faire quelque chose.

On sait alors qu’un conseil, sous la forme d’une nassiha, c’est quelque chose qui est :

  • Bien fait : On le fait de la meilleure manière. Ce qui nous renvoie directement aux manières de communiquer.
  • Le fait d’arranger : on rassemble, on fait bien les choses.
  • Le fait de coudre solidement
  • Le fait d’arroser pour faire germer : le conseil génère du bien. Il donne envie de s’améliorer, il donne de l’espoir et de la matière à la personne qui est conseillée.

À la lumière de cette étymologie, on se dit alors que quand le Prophète ﷺ parle de nassiha, c’est potentiellement une chose :

  • que l’on recommande,
  • que l’on conseille,
  • qui est pure,
  • pas mélangée à autre chose que le conseil.

Autrement dit, il ne doit pas y avoir d’égo dedans. Il n’y a pas de place pour le « moi ». Il est question uniquement du message et de la personne à qui il est adressé. Je dois avoir l’humilité de ne pas mélanger ma personne à ce conseil.

Cela signifie que ce conseil doit aussi être désintéressé et sincère. Je ne le fais pas pour moi, je le fais pour l’autre.

Quand on parle de l’adjectif al nassih, quelqu’un qui est conseiller. C’est le fait d’être :

  • sincère,
  • loyal,
  • désintéressé,
  • pur d’intentions.

Le conseil, précis comme la couture

D’ailleurs, on peut également utiliser ce terme pour parler du tailleur. La couture est un art précis, bien fait, qui va servir à être porté. On fait attention aux défauts. Dès qu’on parle de couture, ce doit être bien fait. Le conseiller est donc comme un couturier : il rassemble les morceaux. L’aiguille est fine, précise. Elle pique, et on sait que le conseil peut titiller. Mais elle repique aussi dans l’autre sens, pour raccommoder les morceaux qui étaient séparés. Ensuite, on pourra porter l’habit, alors qu’à l’origine, c’était du tissu lambda, qui ne pouvait l’être.

C’est ce qui est beau avec la richesse du champ lexical en arabe.

Comment faire nassiha ?

La nassiha, c’est un exercice hautement humain.

La meilleure façon de le faire, c’est en pensant à comment doit être ce conseil. Ce n’est pas un simple conseil.

Par exemple, si je hurle quelque chose à quelqu’un devant tout le monde, ça reste un conseil. Mais ce n’était pas une nassiha, car ce n’était pas désintéressé. Il y a ici de l’égo et de la colère ici.

La nassiha doit être sincère, pure. Il ne doit pas y avoir mon empreinte, mes états d’âme, ma personne. Dès lors que je donne un conseil en étant énervée, ou extrêmement triste, ou en émettant des jugements, etc. j’ai alors mêlé quelque chose à ce conseil.

Je lui ai donc retiré sa qualité de nassiha.

Se renseigner un minimum sur la personne

On ne demande de mener une enquête policière, mais de connaître quelques éléments comme :

  • son identité,
  • son parcours général, qui va nous aider à comprendre pourquoi la personne en est arrivée à faire cette chose
  • sa sensibilité,
  • ses émotions.

Le langage corporel, la manière de parler, l’allure de la personne vont souvent nous donner ces renseignements.

Choisir le bon moment

Rien ne sert de donner une nassiha à quelqu’un qui est :

  • énervé,
  • triste,
  • affamé,
  • fatigué,
  • dans un moment où il n’a pas envie de parler

En effet, à quoi va servir la nassiha dans ce cas, vu qu’elle est censée arroser la personne pour faire germer du bien en elle ? Elle est censée être sincère.

Ainsi, je diffère ma nassiha si je vois que ce n’est pas le moment.

Prêter attention au lieu

Il ne s’agit pas seulement du lieu, au sens de l’endroit physique. Je parle surtout des personnes qui sont présentes. Est-ce qu’il y a des individus autour d’elle ou est-elle seule ?

Si la nassiha que je souhaite donner ne concerne qu’une seule personne, je fais en sorte de l’isoler. Les autres n’ont pas besoin de savoir que je fais une nassiha à cette personne.

Encore une fois, c’est censé être sincère, personnalisé, ça doit aider cette personne.

En donnant une nassiha à une personne au milieu d’autres personnes je suis en train d’ajouter des choses à cette nassiha :

  • le regard des autres,
  • l’inconfort de la personne concernée,
  • des interventions qu’on n’a pas demandées, où plusieurs personnes peuvent se mettre à faire nassiha.

Pour ne pas te tromper, rappelle-toi toujours de ce qu’est une nassiha. Elle ne doit pas être mélangée à quoi que ce soit. Elle doit être dénuée de toute mauvaise intention et être pure.

Le faire de la bonne manière

Pour toute la partie communication, on peut évidemment se référer à l’art de la communication selon le Coran, que l’on avait déjà évoqué.

La nassiha, va être différente en fonction de si tu connais la personne ou non.

Si tu connais la personne, il n’y a pas d’excuse. On doit faire un effort pour s’adapter à la personne vu qu’on la connaît. On va s’adapter à sa sensibilité, à son mode de compréhension, à choisir le moment où elle est la plus réceptive. Certaines personnes ne sont pas du matin, d’autres ne sont pas du soir. Elles ne seront pas réceptives à ces moments-là.

Aussi, s’il s’agit d’une personne susceptible, je dois faire un effort pour amener la nassiha d’une certaine manière. Quitte à ce que je lègue à quelqu’un cette responsabilité, dont je sais qu’elle l’écoutera plus que moi.

Je vais aussi adapter ma manière de parler. Pour certaines personnes, le ton employé passera mieux qu’un autre. Lorsque c’est une personne que tu connais, tu dois faire un effort d’adaptation :

  • à son langage ;
  • à son langage affectif ;
  • à sa façon de communiquer ;
  • à sa manière de recevoir l’information.

Il faut respecter cela. On est tous différents.

Il n’est pas question de toi !

Ce conseil que je donne doit servir à l’autre, pas à moi. C’est-à-dire que je ne donne pas le conseil selon ce que j’aimerais recevoir, mais selon ce que l’autre est en mesure de recevoir.

Je l’ai répété plusieurs fois, mais il n’est pas question de toi ! Il est question de la nassiha, et de la personne qui la reçoit. C’est très important d’avoir cette humilité. Dans la mesure où tu ne connais pas la personne que tu veux conseiller (par exemple une personne que tu rencontres dehors), il faut être aussi hautement vigilant. La nassiha doit se faire, mais je choisis toujours :

  • d’essayer de connaître la personne,
  • le bon moment,
  • le lieu,
  • la manière.

Si cette nassiha ne doit profiter qu’à cette personne, alors elle a les pleins droits pour que tu la mettes à part pour lui parler. Tu auras alors son attention.

Il y a aussi une astuce qui peut servir quand tu donnes une nassiha. C’est de t’inclure dedans.

Certes, j’ai dit qu’il ne fallait pas s’inclure ! Mais ici, ça signifie que tu te donnes en exemple. Tu peux dire :

« Tu sais, moi aussi avant je faisais ça, mais j’ai compris en faisant ça, qu’il fallait faire ça ».

En parlant de ton parcours. Ce n’est pas pour nourrir l’égo, mais c’est pour dire à la personne qu’elle n’est pas seule.

Quand il est préférable de ne pas faire nassiha

Lorsque je ne connais pas la personne, je vais toujours employer les règles de bienséance de manière générale.

Ça nécessite alors de prendre son temps.

Alors, si tu es pressée, ne conseille pas ! Si tu n’as pas assez de temps pour que ta parole soit balîgha, sadida, maysoura, ma’roufa, layyina, karima, ou si tu n’as pas assez de temps pour pouvoir choisir le lieu, la manière, le moment, alors ne conseille pas.

N’as-tu pas déjà vu des situations où le conseil a fait plus de mal que de bien ? Le conseil donné n’était alors pas une nassiha vu que ça n’a pas généré du bien. Les personnes auraient dû s’abstenir, se taire.

On n’est pas obligés de conseiller lorsqu’on sait qu’on ne pourra pas le faire correctement. On ne peut pas donner un conseil et après se dédouaner en disant :

« J’ai ordonné le bien, j’ai fait ce qu’ai pu, ma religion me dit \ »ad-din an-nassiha\ » ».

Non ! La personne ne t’a rien demandé à la base. Tu lui offres quelque chose qu’elle ne t’a pas demandé. La moindre des choses c’est d’offrir une chose comme à n’importe quelle personne respectable.

Si je suis pressée, soit j’arrive à donner une nassiha correcte avec les critères que nous avons vus, soit je laisse pour plus tard. Allah ﷻ comprend, Il est Grand, Il est al-Karim. Il connait ton intention et Il n’abandonnera pas cette personne.

Garde cette intention dans ton cœur, et demande sincèrement à Allah ﷻ d’accompagner cette personne. Soit Il te remettra sur son chemin, soit Il mettra quelqu’un d’autre sur son chemin pour l’aider.

L’exemple de al-Hassan et al-Hussein

Ce sont les petits-fils du Prophète ﷺ et ils étaient frères.

Un jour, ils voient une personne faire ses ablutions, mais d’une manière incorrecte. Ils ont réfléchi rapidement entre eux et se sont mis d’accord sur une idée, une stratégie pour aider la personne à les faire correctement, sans la froisser.

Peut-être qu’ils connaissaient la personne, où s’ils ne la connaissaient pas peut-être qu’ils se sont dit que c’était la meilleure manière de faire pour éviter que la personne ne le prenne mal.

Ils ont fait les choses indirectement, par la démonstration. Ils sont allés le voir, et ils lui ont dit quelque chose comme :

« Tu vas peut-être pouvoir nous aider. Mon frère et moi, nous sommes en désaccord sur la manière de faire les ablutions, on te propose de nous départager. Nous allons faire nos ablutions et tu nous diras lequel de nous deux le fait correctement ».

L’homme accepta.

Al Hassan fait ses ablutions, puis Al Hussein. Ils regardent l’homme pour lui demander qui a raison. L’homme répond alors :

« Vous avez tous les deux raisons, je me rends compte que c’est moi qui ne les faisais pas correctement ».

Puis, il les remercia.

Les petits-fils du Prophète ﷺ avaient fait leur devoir de nassiha, sans froisser cet homme, sans l’afficher auprès d’autres personnes. Même si une personne observait la scène, ça n’aurait pas été humiliant.

J’ai beaucoup aimé ce récit. C’était doux, intelligent, subtil.

Conseil et nassiha : une scène qui m’a marquée

Le contexte

C’était il y a des années, je devais être en deuxième année de médecine. J’étais à la cafétéria, assise à une table. J’étais à côté de la table où s’est passée cette scène et je n’ai pas pu m’empêcher d’entendre puis d’écouter.

Il y avait une femme qui était assise, en train de manger à une table, toute seule. Elle portait un hijab. À un moment donné, un groupe de plusieurs femmes, environ 5 ou 6, qui portaient le hijab aussi, sont venues vers elle.

Le conseil

Elles sont restées debout et lui ont dit :

« Ma sœur, ce n’est pas comme ça que tu dois porter ton hijab. Il doit avoir telle longueur, il doit être ample comme ça, et il faut que tu portes une abaya, parce que là tu as une tunique avec un pantalon qui dessine tes formes, et on voit un peu tes avant-bras. »

La sœur en question a écouté attentivement, elle était assez intimidée. Elle était restée silencieuse en disant uniquement

« Ah d’accord, je ne savais pas ».

Les sœurs lui ont dit :

« Voilà, c’était juste une nassiha pour toi, qu’Allah ﷻ te facilite ».

Ma réaction

De mon côté, ça m’avait vraiment marquée. Je suis allée vers cette personne, après que ce groupe de femme soit parti. J’ai tiré la chaise, en lui demandant si je pouvais m’asseoir. Elle avait l’air contente que quelqu’un partage sa table. À la façon qu’elle a eue de répondre à ce groupe de femmes, j’ai compris qu’elle était ouverte à la discussion.

Je me suis assise, non pas pour lui donner une nassiha pour le coup, mais juste parce que la scène qui venait de se passer était tellement agressive et invraisemblable, je ne voulais pas prendre le risque que cette scène laisse une tache noire dans le cœur de cette personne.

Moi qui observais la scène, je me suis mise à sa place. Je me suis sentie vexée, humiliée. J’ai eu un sentiment de susceptibilité qui m’a gagné, comme si c’était quelque chose de gratuit et injuste. Je ne savais pas ce que j’allais faire, mais je voulais prendre le temps de discuter avec elle et remplacer ce moment par un bon souvenir.

Je me suis alors présentée, je lui ai parlé de mes études et elle m’a répondu. On a discuté, on a même rigolé. Je n’ai pas évoqué la scène qui s’était passée. J’ai vu que son hijab était court, qu’il ne descendait pas sur sa poitrine, j’ai vu que sa tunique couvrait à peine les cuisses et que son pantalon était serré. Pourtant, je lui ai parlé comme s’il n’y avait pas tout ça, j’ai occulté.

Un dialogue inattendu

Devine ce qu’elle me dit avant que l’on se quitte ?

Elle me dit :

« Ça m’a fait très plaisir de parler avec toi. Tu m’as l’air de connaître ces choses-là, peut-être que tu pourrais me conseiller ? »

Je lui demande alors ce que je peux faire pour elle.

Elle me dit :

« J’ai commencé à porter le hijab hier. Parmi les vêtements de ma garde-robe, il n’y a rien qui va : j’ai des crop tops, des slims, des petits hauts. Ce que j’ai mis aujourd’hui, c’était le plus convenable pour le coup ! »

Elle m’expliquait que dès lors qu’elle a été convaincue par l’obligation de porter le hijab, elle n’a pas voulu le remettre à plus tard. Son cœur était prêt. Elle ne voulait pas le retarder et elle a essayé de trouver dans sa garde-robe quelque chose d’à peu près normal.

Ensuite, elle me demande si je connais des boutiques où elle peut acheter des tuniques, des robes, etc.  Elle a même complimenté ma tenue.

Toi qui me lis, dis-toi bien que je ne savais plus où me mettre. J’avais les larmes aux yeux mais j’essayais de les contenir. Je pensais à la scène d’avant. Voilà ce qu’on obtient quand on prend le temps de parler avec les gens. Et voilà à côté de quoi on passe lorsqu’on ne prend pas le temps de parler aux gens.

Si ces 5 ou 6 femmes avaient juste pris le temps de poser des questions, de même demander à la personne

« Est-ce qu’on pourrait te conseiller ? Est-ce que tu connais les règles du hijab ? Tu portes le hijab depuis longtemps ? »

Ce ne sont que des exemples, mais elles, elles se sont contentées de « pointer du doigt » chaque chose qui n’allait pas, et l’ont laissée là.

Qu’Allah les guide et nous guide tous.

Le bien généré

Le but, c’était de comprendre. Je n’avais prodigué aucune nassiha. J’ai juste essayé de parler correctement, à mon humble échelle. Cette personne s’est sentie suffisamment en confiance, à l’aise pour que d’elle-même, elle m’ait demandé une nassiha.

J’allais être en retard pour mon cours, mais j’ai pris le temps. Je lui ai proposé qu’on échange nos contacts et qu’on passe la journée du lendemain à faire les boutiques ensemble, pour refaire sa garde-robe.

En parlant avec elle, je me suis dit que c’était une bonne personne, intègre, douce, gentille, qu’elle avait de l’humour. Cette personne est devenue une grande amie. Je peux dire qu’elle est meilleure que moi. Elle a une grande connaissance du Coran, elle a terminé l’apprentissage du Coran, elle pratique bien sa religion. Par sa cause, elle a embarqué toute sa famille dans le bon comportement et dans la pratique. C’est peut-être parti d’une seule nassiha. Quelque chose qui génère le bien, lorsque tu l’arroses.

Apprendre à conseiller, une nécessité

Nous ne sommes pas tous égaux face à la remarque, à la critique, au conseil. Il faut l’accepter.

La nassiha, c’est capital. Elle fait du bien.

On en revient encore à notre ayah. Allah ﷻ a tellement une bonne opinion de nous, puisqu’Il dit « Vous êtes la meilleure communauté, vous ordonnez le bien, vous interdisez le mal. » Je trouve ça très beau.

Lorsque le Messager d’Allah dit « La religion, c’est an-nassiha », cela signifie que la religion c’est conseiller :

  • sincèrement,
  • affectueusement,
  • convenablement,
  • avec l’art et la manière,
  • avec une intention pure.

C’est agir comme un couturier minutieux avec son aiguille.

La nassiha, c’est une qualification de celui qui croit en Allah ﷻ. Si on ne l’avait pas, il nous faut l’acquérir aujourd’hui. Ça vaut le coup de l’apprendre, car comme nous l’avons vu, nous conseillons tous les jours, quelle que soit la profession.

Ainsi, quelque chose que l’on fait chaque jour doit être soigné. Ça fait partie de notre métier, c’est une discipline dans notre métier qu’Allah ﷻ nous impose. Si tu ne fais pas nassiha, tu as une pièce manquante dans ta religion.

Avant de te laisser…

J’espère que ces quelques lignes t’ont été utiles et que ton cœur les a perçues comme une nassiha. Qu’Allah ﷻ fasse de nos mots des nassiha, des pansements, un soin pour ceux qui les entendent. Qu’Allah ﷻ nous fasse rencontrer le Prophète un jour pour lui dire avec fierté et honneur « Nous avons fait la nassiha comme tu nous l’as recommandé ». Et pouvoir dire à Allah ﷻ « Merci de nous avoir fait confiance, en faisant de nous la meilleure communauté. Merci d’avoir pensé que nous étions évidemment des personnes de bien puisqu’on ordonnait le bien, qu’on prévenait contre le mal et qu’on croyait en Toi ». Amine. Si cet article t’a apporté du bien, sens-toi libre de le partager.

Est-ce que ça te dirait de savoir comment se déroulaient 24 heures pour Prophète ﷺ ? Ça tombe bien, c’est le sujet de l’article suivant !

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