Les versets qui ont inspiré l’épisode
Ô mon bien-aimé fils, ne raconte pas ta vision à tes frères, car ils useraient de stratagèmes contre toi. Le diable est certainement pour l’homme un ennemi déclaré.
Ainsi ton Rabb te choisira et t’enseignera l’interprétation des discours et des rêves, et il parfera ses bienfaits sur toi et sur la famille de Ya’qub, tout comme il l’a fait auparavant sur tes deux ancêtres, Ibrahim et Is’haq car ton Rabb est Omniscient et Sage
Sourate Youssouf, Ayat 5 et 6
Le contexte
Tu connais certainement déjà ce récit si tu es familière de l’histoire de Youssouf عليه السلام, de son père et de ses 11 frères. Mais aujourd’hui, j’aimerais qu’on prenne un angle de vue plus global sur la relation entre Youssouf عليه السلام et son père. Aussi, voir l’impact que cela a eu dans sa vie.
Est-ce que tu t’es déjà demandé comment Youssouf عليه السلام a pu traverser toutes ses épreuves sans sa famille ? Finalement, il a passé très peu de temps auprès d’eux. Il a été jeté dans ce puits alors qu’il était encore un enfant, et il n’a retrouvé son père que des années plus tard. Celui-ci étant devenu très vieux et ayant dû faire face à la cécité.
Avec tout ce que Youssouf عليه السلام a traversé, on sait que beaucoup de temps s’est écoulé. Ne serait-ce que par le fait qu’il a grandi jusqu’à devenir un jeune adulte dans la maison d’al-Aziz, suffisamment grand et beau pour attirer l’attention de femmes plus âgées que lui. Il a passé beaucoup de temps en prison, un peu moins de 9 ans. Ensuite, il a passé du temps après sa sortie de prison, avec la réalisation du rêve du roi, donc :
7 années d’abondance,
7 années de famine,
Une année où l’abondance est revenue.
Il faut également compter le temps où ses frères sont arrivés, avec les allées et venues où ils partaient et revenaient. Tantôt ils ramenaient leur plus jeune frère Benyamin à la demande de Youssouf عليه السلام, tantôt ils revenaient sans lui, puis ils revenaient à nouveau. Ce n’est qu’à la fin qu’il a revu son père ainsi que toute sa famille, et qu’ils s’établissent en Égypte. Cela représente tout de même un certain nombre d’années.
Tout ce temps, Youssouf عليه السلام a vécu sans un seul membre de sa famille, et pourtant, il a accompli un parcours sans faute . Du point de vue spirituel, religieux, et comportemental, son parcours est irréprochable.
Rester droit dans un contexte des plus déstabilisants
Youssouf عليه السلام n’avait personne pour le conseiller. Je veux vraiment que tu prennes conscience de cela. Youssouf عليه السلام est arrivé dans un pays de non-musulmans, chez des idolâtres, avec une autre culture, une autre religion, d’autres habitudes, des personnes complètement différentes de ce qu’il connaissait.
Il venait d’une famille de bergers et d’agriculteurs, et il s’est retrouvé dans un endroit où il y avait des édifices, des divinités, un roi.
Dans son quotidien, en tant qu’enfant, adolescent, puis jeune adulte, il n’avait personne pour :
Lui rappeler de faire ses prières.
Lui dire ce qu’il devait ou ne devait pas faire.
Le conseiller sur sa religion.
Le conseiller sur ses actions quand il en avait besoin.
Lui rappeler constamment Allah ﷻ.
Lui rappeler régulièrement de se méfier des ruses de Shaytan .
Le valoriser ou l’encourager lorsqu’il accomplissait certaines tâches.
Le motiver et lui donner du courage lorsque les épreuves se multipliaient.
Il a dû faire face seul à ces épreuves :
dans le puits où il a été jeté.
Lorsqu’il a été vendu.
En tant que serviteur dans la maison d’al-Aziz, avant même d’avoir des responsabilités dans cette maison.
Face à cette femme qui le poursuivait de ses avances.
Avec les femmes de la cour qui lui faisaient les yeux doux.
Avec les politiciens qui l’ont injustement emprisonné, sachant qu’il était innocent, simplement pour étouffer les scandales.
En prison, où il est resté des années.
Devant la cour du roi, lorsqu’il a confronté ce dernier et lui a expliqué l’interprétation de son rêve, ainsi que la solution.
Quand il a retrouvé ses frères, il a su garder sa carrure, sa prestance, et mener à bien le plan qu’Allah ﷻ lui avait insufflé pour pouvoir retrouver ses parents.
Tout cela demande énormément d’énergie, de force et de sécurité émotionnelle. Youssouf عليه السلام n’a pas eu, de manière régulière, quelqu’un de sa famille pour lui apporter de l’affection, de l’encouragement, ou de la valorisation.
Nous savons bien sûr qu’Allah ﷻ ne l’a abandonné à aucun moment. Il était avec lui à chaque instant. Mais en tant qu’être humain, Youssouf عليه السلام n’avait personne physiquement à ses côtés.
Choisis à qui tu parles
Pourquoi ai-je partagé ces deux versets au début de l’épisode ? Parce qu’ils sont très importants. Avant que Youssouf عليه السلام ne quitte son père et ne soit jeté dans le puits, la seule conversation que nous avons entre Youssouf عليه السلام et son père est celle-ci. D’abord, Youssouf عليه السلام raconte le rêve qu’il a fait, puis son père Ya’qub عليه السلام lui répond et le met en garde :
« Fais attention, ne parle pas de ce rêve à tes frères, parce qu’on ne sait pas ce qu’ils pourraient faire. »
Cette parole, à laquelle on ne prête pas toujours attention, a pourtant énormément aidé Youssouf عليه السلام dans son cheminement, à l’âge adulte, dans son évolution et son épanouissement. Cette phrase ne lui a pas seulement appris à ne pas parler de ce rêve à ses frères, mais, plus largement, à ne pas confier les choses intimes et importantes de sa vie à des personnes qui ne sont pas dignes de confiance.
Choisis à qui tu parles, car tu ne sais pas ce qui se cache dans le cœur des gens. Cela ne signifie pas qu’il ne faut rien dire, mais quelque chose d’aussi grandiose et crucial, qui est censé guider ta vie, ne peut être confié à n’importe qui.
Si son père l’a mis en garde de ne pas en parler à ses propres frères, Youssouf عليه السلام, en grandissant, a compris que, même en Égypte, il ne pourrait confier ce rêve à personne. À personne, si ce n’est à Allah ﷻ, Youssouf عليه السلام a confié cela.
D’ailleurs, il n’y a aucun passage dans l’histoire de Youssouf عليه السلام où on l’entend parler de ce rêve. Il en a parlé au début à son père, puis on n’en entend plus parler jusqu’à la fin, où c’est encore lui qui, le premier, en parle à son père. Il lui a dit que c’était l’interprétation du rêve qu’il avait fait quand il était petit, qu’Allah ﷻ l’avait réalisé et qu’Il les avait réunis.
Ainsi, Youssouf عليه السلام apprend que tout n’est pas bon à raconter, qu’il faut se préserver. Cela lui permet de rester concentré et focalisé.
La deuxième chose que Ya’qub عليه السلام fait, c’est de commencer par le mettre en garde. Il lui dit de garder son rêve pour lui, que ça resterait entre eux et Allah ﷻ.
Les enseignements de Youssouf
Par Allah ﷻ
Ensuite, ce qui se passe est tout simplement merveilleux. Ya’qub عليه السلام adresse un déferlement de paroles valorisantes à son fils Youssouf عليه السلام, en lui disant qu’ Allah ﷻ l’a choisi. Allah ﷻ va lui enseigner une science des plus grandioses.
Cela est souvent traduit par l’interprétation des rêves, mais c’est bien plus que cela. On parle de ta’wil al-ahadith , l’interprétation de tout ce qui se raconte. Ahadith ne se limite pas seulement aux rêves, mais inclut également :
les conversations,
l’intelligence émotionnelle
l’analyse des comportements.
En gros, Youssouf عليه السلام va apprendre directement de son Seigneur la science de l’être humain .
Il aura de nombreuses occasions de cultiver cette science et d’apprendre, mais d’une manière divine, à travers des situations de la vie quotidienne.
Dans la vie quotidienne
Youssouf عليه السلام traverse le désert jusqu’en Égypte avec cette caravane de gens qui l’ont acheté, après avoir été vendu par ses frères. Durant le trajet, il apprend beaucoup de choses. Il apprend par exemple comment se déroule la vente d’esclaves sur le marché. Puis, lorsqu’il est acheté et ramené chez al Aziz.
Al-Aziz est un politicien, conseiller du roi, qui reçoit chez lui des ministres et d’autres personnalités importantes pour des réunions et des discussions. Pendant ce temps, Youssouf عليه السلام, tout en servant à manger, à boire, en accomplissant des tâches d’intendance ou autres, observe et écoute. Il comprend que le monde de la politique est corrompu. De cette manière, il découvre les combines et les magouilles qui se trament.
Youssouf عليه السلام vit aussi dans une maison où d’autres personnes résident, notamment d’autres serviteurs et la femme de al-Aziz. Il comprend également les dégats générés lorsqu’une femme peut se sentir non valorisée. Par exemple, lorsqu’elle est délaissée par son époux, qu’elle n’a pas d’occupation ou que son réservoir affectif n’est pas correctement rempli.
Il comprend aussi ce qui se passe quand les femmes sont éperdument amoureuses ou complètement éprises de quelqu’un, et ce que cela donne lorsque cet amour n’est pas dirigé vers Allah ﷻ. D’ailleurs, il en a été victime et cible.
En prison, il a continué d’apprendre tout au long de son parcours, ajoutant chaque fois une pierre aux connaissances humaines qu’Allah ﷻ.
Et tout cela, Ya’qub عليه السلام le lui annonce. Il le fait comme s’il lui annonçait quelque chose de grandiose, une réussite. Il en parle comme si c’était déjà accompli, comme s’il félicitait Youssouf عليه السلام à l’avance pour toutes ces choses qui allaient se réaliser. Mais il le dit à un enfant encore à ses côtés, qui est sur le point de le quitter bientôt.
La lignée de Youssouf عليه السلام
Ya’qub عليه السلام le félicite et lui explique qu’un avenir grandiose se dessine devant lui. Non seulement il est choisi par Allah, mais Ya’qub عليه السلام dit aussi :
وَكَذَٰلِكَ يَجْتَبِيكَ رَبُّكَ وَيُعَلِّمُكَ مِن تَأْوِيلِ ٱلْأَحَادِيثِ
« Wa kadhalika yajtabika rabbuka wa yu’allimuka min ta’wil al-ahadith… »
Et juste le terme يَجْتَبِيكَ est un dérivé, un synonyme de « choisir », mais ce n’est pas simplement « choisir ». C’est choisir quelqu’un pour une compétence, pour un qualificatif particulier. La compétence de Youssouf عليها السلام sera de pouvoir interpréter toutes sortes de discours, toutes sortes de conversations, l’humain dans toute sa complexité et sa globalité. C’est énorme.
Ce qui est beau aussi, c’est que Ya’qub عليها السلام inscrit Youssouf عليها السلام dans cette lignée de personnes nobles. Il lui explique dans quel contexte tout cela s’inscrit : un héritage remontant jusqu’à ses ancêtres, notamment Ibrahim عليها السلام.
Youssouf عليها السلام a certainement entendu des histoires sur ses grands-pères, notamment sur Ya’qub عليها السلام, dont le père est Is’haq عليها السلام, le grand-père de Youssouf, et son arrière-grand-père Ibrahim عليها السلام. C’est un héritage noble et magnifique, enseigné à un enfant qui voit déjà ses grands-parents comme des modèles, des héros.
Et maintenant, il entend son propre père, lui-même un modèle, lui dire quelque chose comme :
« Eh bien, écoute, tu vas toi aussi te rajouter à cette lignée de modèles. Tu vas t’inscrire dans cette lignée et être leur fierté. »
C’est magnifique ! Pour un enfant, se dire : « Moi, je vais être la fierté de ces grandes personnes », c’est extrêmement motivant.
Ainsi, Youssouf عليها السلام est émotionnellement comblé, encouragé, valorisé, et cela vient de son père. Ce n’est pas une personne lambda qui lui a dit cela, c’est son père !
Un Rabb Omniscient et Sage
Une autre parole très importante, Ya’qub عليها السلام est très stratégique dans sa manière de parler, très sage aussi. Un père exemplaire, qui connaît très bien la psychologie humaine, il termine en disant :
إِنَّ رَبَّكَ عَلِيمٌ حَكِيمٌۭ
Inna rabbaka ‘alimun hakim
Ton Seigneur est Omniscient et Sage.
C’est une phrase qui sera souvent répétée dans la Sourate Youssouf, à des moments clés, à des étapes précises.
Le terme de ‘alim (عَلِيمٌ)
Cela signifie que ton Seigneur est au courant de tout. En d’autres termes, tout ce que tu vas devoir traverser pour atteindre ce niveau de grandeur ne sera pas facile. Il y aura des obstacles, des épreuves. Un avenir aussi grandiose ne peut s’accomplir sans grandes épreuves.
La première de ces épreuves sera la séparation avec son père. Un enfant qui entend cela pourrait se dire :
« Oh là, moi, je préfère rester sans problème. Un grand avenir, c’est bien beau, mais si cela implique de souffrir, d’être blessé, c’est compliqué. »
Cela ne donne pas forcément envie, surtout quand on dit qu’il va y avoir beaucoup de difficultés avant d’atteindre cet avenir radieux. Ce n’est pas facile à entendre pour un enfant.
Le terme de Hakim (حَكِيمٌۭ)
Tout de suite, il tempère en disant حَكِيمٌۭ Hakim (« sage »), et ton Seigneur est عَلِيمٌ ‘Alim (« omniscient »). Il sait tout ce qui va se passer. Moi, je ne le sais pas, mais je sais que tu auras des problèmes à un moment donné. Mais ton Seigneur est aussi Hakim , traduit par « sage ». La sagesse, Hikma, c’est précisément la capacité à prendre de bonnes décisions. Allah ﷻ prendra toujours les bonnes décisions pour toi. Il ne t’abandonnera pas, Il te suivra tout le temps, Il sera toujours, toujours, toujours avec toi.
Cela rassure un enfant, cela le rassure encore plus. C’est comme si, indirectement, il lui disait aussi :
« Je ne serai peut-être pas toujours à tes côtés, mais tant que tu as Allah avec toi, tout ira bien. »
Ce ne sont pas beaucoup de mots, ce n’est pas un long passage, ce n’est pas une longue discussion. Et c’est la seule que nous ayons entre Youssouf عليه السلام et son père avant qu’ils ne se séparent pour de nombreuses années.
Quand ils se retrouvent à la fin, c’est pour dire : « Regarde, c’est le rêve qui s’est réalisé. » Pendant tout le reste du temps, Ya’qub et Youssouf عليهم السلام n’ont eu aucune interaction, ils ne se sont pas vus, ils ne se sont pas parlé, ils étaient complètement séparés l’un de l’autre.
L’impact des mots
Si Youssouf عليها السلام a pu tenir aussi longtemps, évoluer comme il l’a fait, devenir aussi sage, c’est parce qu’il a su faire face à cette vie sans sombrer dans la dépression, sans perdre la tête malgré tout ce qu’il a traversé. Pour beaucoup moins que cela, certains auraient complètement sombré.
Le fond du puits, la prison, l’esclavage, vivre dans une maison où une femme lui tourne autour, al-Aziz qui lui donne des missions à accomplir… Il y a tant de situations où Youssouf عليها السلام aurait pu plonger dans la dépression, tout laisser tomber, se dire « à quoi bon » et se laisser sombrer. Rien que le fait d’être loin de sa famille pendant autant d’années, alors qu’il les aimait profondément et n’avait connu qu’eux, aurait pu le briser.
Mais avec Youssouf عليها السلام, on ne perçoit à aucun moment cette difficulté émotionnelle. Et si cela avait été le cas, Allah ﷻ nous l’aurait fait ressentir. Cela montre que les paroles de son père, Ya’qub عليها السلام, ont suffi à le faire tenir longtemps. C’était très important. Cela démontre l’impact des mots sur un enfant.
Ce qu’il faut retenir de cette histoire
La transmission des enseignements
La voix intérieure de ton enfant, même une fois adulte, c’est toi. Si tu observes bien, toi-même, il y a beaucoup de choses que tu te répètes dans ta tête : des règles de vie ou des pensées que tu as entendues. Ce ne sont pas toujours tes propres pensées, mais la voix de ton père et de ta mère qui résonnent dans ta tête. Ce sont les enseignements et les habitudes qu’ils t’ont transmis, que tu te réappliques et que tu te redis en boucle.
Il est vraiment important d’adresser à ces enfants des paroles bienveillantes et appropriées. Cela ne signifie pas qu’il faut tout le temps les caresser dans le sens du poil. D’ailleurs, Ya’qub عليه السلام commence par un avertissement direct : ne parle pas à tes frères de ce rêve , et par extension, ne le raconte à personne.
Être conscient des ruses de Shaytan
Il met en garde contre les ruses de Shaytan . Si Shaytan peut semer la discorde entre toi et tes frères, imagine ce qu’il pourrait faire avec d’autres personnes. Lorsque Youssouf عليه السلام arrive en Égypte, il se retrouve entouré de personnes avec qui il ne faut pas parler. Ce sont des idolâtres, et il n’a rien en commun avec eux. En effet, il n’a pas :
la même foi,
la même spiritualité,
la même culture,
les mêmes habitudes.
Il n’y a rien en commun entre eux et lui. Donc, il ne doit pas leur parler.
Ainsi, Youssouf عليه السلام commence par des paroles qui, avouons-le, font un peu froid dans le dos. En gros, on lui dit : « Ne parle pas. » On ne peut pas dire que ce soient des paroles d’affirmation ou valorisantes. Et pourtant, c’est un grand cadeau qu’il lui fait en lui disant cela.
Adresser aux enfants de bonnes paroles
Les bonnes paroles qu’on adresse aux enfants, les paroles valorisantes et encourageantes, sont capitales. Un enfant grandit avec cela. L’adulte que nous devenons aujourd’hui est en partie le résultat de ce que nous avons reçu durant notre enfance. Cela ne signifie pas que c’est irréparable ou irréversible, mais il est souvent plus long de corriger les effets de manques affectifs ou de valorisation que d’en bénéficier dès le départ.
Cela me fait penser à une parabole qu’Allah ﷻ a donnée dans le Coran, dans la Sourate Ibrahim , lorsqu’Il assimile la bonne parole à un arbre sain et bien enraciné. Nous avons déjà parlé de cet exemple dans un épisode . La bonne parole est comparée à un bel arbre, qui est robuste et bénéfique.
Allah ﷻ donne cette parabole :
N’as-tu pas vu comment Allah propose en parabole une bonne parole pareille à un bel arbre dont la racine est ferme et la ramure s’élançant dans le ciel? Il donne à tout instant ses fruits, par la grâce de son Seigneur. Allah propose des paraboles à l’intention des gens afin qu’ils s’exhortent. Et une mauvaise parole est pareille à un mauvais arbre, déraciné de la surface de la terre et qui n’a point de stabilité. Allah affermit les croyants par une parole ferme, dans la vie présente et dans l’au-delà. Tandis qu’Il égare les injustes. Et Allah fait ce qu’Il veut.
Sourate Ibrahim, versets 24 à 27
Ce passage aurait pu servir de point de départ pour un épisode afin d’illustrer l’importance de la parole, surtout lorsqu’il s’agit d’un enfant. En effet, un enfant se construit et grandit de la même manière qu’un arbre, avec des racines qui se développent et lui permettent de croître. Une bonne parole est comme un arbre bien enraciné : elle donne des racines solides.
Ainsi , avec les paroles valorisantes de son père, Youssouf عليه السلام a pu développer des racines solides. Il a grandi et s’est épanoui, comme un arbre qui s’élance vers le ciel. Il a donné des fruits grandioses, tant pour lui-même que pour le pays où il vivait. On peut dire qu’il a apporté à l’Égypte les meilleurs fruits, et tout cela est le résultat d’une bonne parole.
L’impact des mauvaises paroles
De la même manière, une mauvaise parole est comparée à un arbre déraciné de la surface de la terre. Allah ﷻ ne parle même pas des branches ou des fruits, soulignant ainsi que cet arbre n’a pas de stabilité. Il est clair que cet arbre ne peut pas donner de bons fruits parce qu’il n’a pas de racines solides. Une mauvaise parole ne peut donc rien donner de bon.
Youssouf عليه السلام aurait eu un parcours complètement différent s’il n’avait pas reçu de paroles valorisantes de la part de son père. Sans ce réservoir affectif rempli par Ya’qub عليه السلام, il aurait peut-être succombé sous la pression. Mais au lieu de cela, Masha Allah , il a prospéré.
Avant de te laisser…
Cette parabole est précieuse car elle nous montre comment construire des adultes solides, tout comme un arbre bien enraciné donne des ramures et des fruits magnifiques. Tout commence par les paroles que nous adressons aux enfants. Ainsi, prends soin de la manière dont tu parles à ton enfant ou à tes enfants.
Toujours leur vouloir du bien, toujours penser à l’adulte qu’ils seront demain. Peut-être que nous ne serons pas là pour leur injecter de nouvelles paroles ou réparer ce que nous avons mal fait. Agissons donc comme si nous n’avions pas la possibilité de rectifier, comme si nous n’avions pas de deuxième chance. Il ne faut pas se dire que l’on verra plus tard.
Si tu dois prévenir ton enfant de quelque chose aujourd’hui, fais-le. Si tu dois l’encourager, fais-le. Souviens toi que si ce n’est pas toi qui l’encourages, il cherchera toute sa vie quelqu’un pour le faire, et ce ne sera peut-être pas la bonne personne.
Rappelle-toi toujours : la voix intérieure de ton enfant, en premier, c’est toi.
Si cet article t’a plu, et si tu penses qu’il pourrait faire sens pour quelqu’un, sens toi libre de le partager. Si la vie du Prophète Youssouf عليه السلام t’inspire, cet article devrait te plaire :