Pourquoi ai-je choisi cette ayah pour l’épisode du jour ?
Cette ayah nous enseigne que les choses vont et viennent, tout comme la pluie qui tombe du ciel. Cette pluie nous rappelle que tout bien qui nous parvient vient d’en haut, donc d’Allah ﷻ.
Puis à la fin, nous redeviendrons poussière et nous retournerons à la Terre. Nous venons d’Allah ﷻ, et c’est vers Lui que nous retournerons. Entre-temps, il est essentiel de savoir et d’avoir la sagesse de suivre le bon chemin.
Les bienfaits de sourate Al-Kahf
La sourate al-Kahf a été recommandée par notre Prophète ﷺ, notamment de la lire chaque vendredi, pour plusieurs raisons.
Il y a un hadith rapporté par Abu Sa’id al-Khudri (رضي الله عنه). Dans ce hadith , le Prophète ﷺ dit :
« Celui qui lit surat al-Kahf le jour du vendredi sera éclairé par une lumière entre les deux vendredis. »
– Ce hadith est rapporté par al-Bayhaqi et authentifié par Sheikh al-Albani dans son Sahih al-Jami’.
Le Prophète ﷺ nous informe également d’un autre bienfait de surat Al-Kahf. Dans un hadith , il dit :
« Celui qui mémorise les dix premiers versets de surat al-Kahf sera préservé de l’Antéchrist, al-Dajjal. »
– Une autre version du hadith mentionne les dix derniers versets.
– Ce hadith est rapporté par Muslim.
Le fait d’être protégé chaque vendredi et d’avoir une lumière d’un vendredi à l’autre est une recommandation que beaucoup connaissent bien. Cependant, en ce qui concerne al-Dajjal, bien que nous en ayons entendu parler, cette notion reste souvent floue pour certains.
La venue de Dajjal
Nous savons ce que l’Antéchrist fera, nous connaissons ses méfaits, et nous savons qu’il faudra l’éviter, voire le combattre.
Toutefois, une fois qu’al-Dajjal se présentera à nous, il sera déjà trop tard. Si nous ne nous sommes pas préparés avant sa venue, nous ne pourrons rien faire lorsqu’il sera face à nous. À ce moment-là, il n’y aura plus de demi-mesure : il y aura ceux qui seront dans un camp et ceux dans l’autre. Il n’y aura pas de place pour les compromis ou le gris. Tout sera soit noir, soit blanc. C’est pourquoi il est essentiel de ne pas rester passif dès maintenant.
Je te propose donc de passer en revue chaque récit de sourat al-Kahf, en discutant de la faïda (du fondé du récit), de l’épreuve évoquée par Allah ﷻ dans chaque récit, ainsi que de la solution que cette sourate nous offre.
Le récit des jeunes de la caverne
Ce premier récit aborde une épreuve liée à :
la foi,
la religion,
la croyance.
La solution que nous propose sourate al-Kahf se trouve dans la ayah :
« Fais preuve de patience en restant avec ceux qui invoquent leur Rabb matin et soir, désirant Sa face. Et que tes yeux ne se détachent pas d’eux en cherchant le faux brillant dans la vie sur Terre. N’obéis pas à celui dont Nous avons rendu le cœur inattentif à Notre rappel, qui poursuit sa passion et dont le comportement est outrancier. »
– Sourate Al-Kahf ; verset 28
Dans cette ayah , nous apprenons que la solution face à une épreuve liée à la religion ou à la foi est de faire preuve de patience constante, c’est-à-dire de sobriété et de persévérance. Il est également primordial de s’entourer de personnes pieuses et droites.
Prenons l’exemple des jeunes gens de la caverne dans surat al-Kahf : leur force résidait dans leur patience et leur solidarité. Chacun était un modèle, un soutien et un guide pour les autres. Ils ont fait face à leurs épreuves ensemble :
Ils ont déclaré leur foi ;
Ils ont été menacés de mort ;
Ils se se sont enfuis ;
Ils ont dormi ensemble ;
Ils ont discuté de leurs décisions ensemble.
Leur cohésion et leur unité ont été des éléments essentiels pour surmonter leurs épreuves.
Ce premier récit nous enseigne donc que la patience et la compagnie des pieux sont des clés indispensables pour affronter les épreuves de la vie.
Le récit de l’homme aux deux jardins et de son compagnon
L’épreuve évoquée ici est celle :
du matérialisme,
de la richesse,
de l’attachement excessif aux biens de ce monde.
La solution proposée se trouve dans cette ayah :
« Les biens et les enfants sont l’ornement de la vie de ce monde. Cependant, les bonnes œuvres qui persistent auprès de ton Rabb ont une meilleure récompense et suscitent une belle espérance. »
– Sourate Al-Kahf, ayah 46
Cette ayah nous enseigne à mesurer correctement les réalités de ce bas monde . Les richesses et la descendance peuvent être perçues comme des ornements éphémères, mais ce sont les bonnes œuvres durables qui ont une véritable valeur aux yeux d’Allah ﷻ et qui offrent une espérance éternelle.
Il est essentiel de garder en tête les vraies réalités de cette vie terrestre : les richesses, les enfants, et tout ce que nous possédons ici-bas ne sont que temporaires. Ce monde est transitoire, tandis que l’au-delà est éternel, tout comme Allah ﷻ.
Notre descendance, notre subsistance et nos biens finiront inévitablement par disparaître. Les générations se succèdent : nous pouvons aimer profondément un membre de notre famille, mais un jour, il quittera ce monde pour retourner à son Rabb , et un autre viendra prendre sa place. Et ainsi de suite…
Dans l’histoire de l’homme aux deux jardins, tout ce qu’il possédait a été détruit et réduit à néant. Pourtant, la veille encore, il se vantait de ses richesses, affirmant qu’il ne croyait pas que celles-ci pourraient disparaître. Plein d’orgueil et de confiance en ses biens, il avait oublié les bienfaits d’Allah ﷻ.
Son compagnon, quant à lui, l’exhortait et lui rappelait de ne pas oublier la gratitude envers son Seigneur. Il soulignait que tout ce que l’homme possédait provenait en réalité d’Allah ﷻ et pouvait disparaître à tout moment.
Le récit de Moussa et Al-Khidr
Un récit de transition
Avant d’entrer dans ce récit, il est intéressant de noter qu’un passage le précède, où Allah ﷻ mentionne l’épisode de la prosternation des anges devant Adam (alayhi salam) et le refus de Satan.
Dans cet épisode, Allah ﷻ ordonna aux anges de se prosterner devant Adam (عَلَيْهِ ٱلسَّلَامُ), et tous obéirent, sauf Satan, qui refusa. Il y a une leçon importante à tirer du fait qu’Allah ﷻ place ce passage au milieu de la sourate, entre les quatre récits principaux. Après le deuxième récit, Allah ﷻ introduit cet épisode avant de poursuivre avec le troisième et le quatrième récits.
Entre chaque récit, Allah ﷻ inclut des exhortations qui résument le récit précédent tout en introduisant le suivant. Cette organisation minutieuse de sourate Al-Kahf est remarquable et mérite d’être explorée en profondeur. J’espère que nous aurons l’occasion, au fil des épisodes des trésors de cette sourate, de décortiquer davantage cette articulation.
L’épreuve de Moussa
Le récit de Moussa (عَلَيْهِ ٱلسَّلَامُ) et Al-Khidr aborde une épreuve liée au savoir et à la connaissance.
La solution se trouve notamment dans la où Allah ﷻ rapporte :
« Moussa lui dit : ‘Si Allah veut, tu me trouveras patient, et je ne désobéirai à aucun de tes ordres.' »
– Sourate Al-Kahf, ayah 69
Pour le contexte, Moussa (عَلَيْهِ ٱلسَّلَامُ), prophète et homme de grande science, pensait à son époque être la personne la plus savante sur Terre. Lorsque Allah ﷻ lui révéla qu’un homme possédait une science qu’il ne connaissait pas, Moussa entreprit un voyage pour le trouver. Cet homme était Al-Khidr.
En sa compagnie, Moussa (عَلَيْهِ ٱلسَّلَامُ) fut témoin de trois événements. Malgré sa promesse de rester patient et de ne pas poser de questions, il ne put s’empêcher d’interroger Al-Khidr sur des actes dont il ne comprenait ni les raisons ni les finalités.
Ces événements nous enseignent que la science et la connaissance nécessitent une grande sagesse et une humilité profonde. Moussa (عَلَيْهِ ٱلسَّلَامُ), malgré sa grande science, apprit qu’il ne pouvait percevoir la sagesse derrière certains actes sans explications supplémentaires.
Ainsi, ce récit met en lumière que la quête du savoir exige :
patience,
humilité,
acceptation des limites de notre compréhension humaine.
Ce n’est qu’en adoptant ces qualités que l’on peut véritablement accéder à une connaissance plus profonde et plus éclairée.
Ce que nous comprenons ici, c’est que la solution pour surmonter l’épreuve du savoir est l’humilité . Le savoir et la connaissance peuvent devenir une véritable épreuve s’ils ne sont pas accompagnés de modestie. Il est essentiel de ne jamais laisser notre savoir nous monter à la tête ou nous désillusionner, car ce n’est pas là leur finalité.
Le récit de Dhul-Qarnayn
Ce récit illustre comment le pouvoir peut être une force bénéfique lorsqu’il est entre les mains de personnes justes et compétentes. Dhul-Qarnayn nous montre comment exercer le pouvoir, l’autorité et la notoriété de manière exemplaire.
L’épreuve abordée dans ce récit est celle du pouvoir et de l’autorité. La sagesse que Dhul-Qarnayn nous enseigne est résumée dans ces ayat :
« Voulez-vous que Nous vous annoncions ceux qui seront les plus grands perdants en œuvres ? Ce sont ceux dont l’effort dans la vie présente s’est égaré alors qu’ils s’imaginent faire le bien. »
– Sourate Al-Kahf; 103-104
Ce passage nous rappelle que malgré la grande royauté et richesse qu’Allah ﷻ avait accordées à Dhul-Qarnayn, il est resté sincère envers son Seigneur. Son royaume s’étendait d’Est en Ouest, mais cette immense autorité ne l’a jamais détourné de son humilité et de sa dévotion.
Quand on parle de pouvoir et d’autorité, la sincérité est rarement considérée comme une qualité essentielle. Pourtant, Dhul-Qarnayn démontre que la sincérité envers Allah ﷻ colore l’exercice du pouvoir d’une beauté et d’une sagesse incomparables.
Dhul-Qarnayn incarne le modèle du leader idéal. Sa manière de gouverner met en lumière la joie, la beauté et la sagesse d’un leadership éclairé. Sa sincérité envers Allah ﷻ lui a permis d’exercer son autorité avec justice et équilibre. Malgré sa richesse, sa notoriété et son pouvoir, il est resté humble et n’a jamais laissé son autorité le corrompre.
Cela contraste fortement avec ce que nous observons souvent aujourd’hui : des dirigeants qui s’accrochent au pouvoir, mandat après mandat, et qui manipulent même les successions pour perpétuer leur mode de gouvernance. Une fois acquis, le pouvoir est difficile à lâcher.
Cependant, Dhul-Qarnayn nous montre une autre voie : celle d’un leadership sincère et désintéressé.
La solution que propose sourate Al-Kahf face à l’épreuve du pouvoir et de l’autorité est de cultiver une sincérité profonde et inébranlable envers Allah ﷻ.
Lorsqu’un leader agit avec sincérité, il cherche à plaire à Allah et non à asseoir sa domination, à impressionner ou à accumuler des richesses. Cette sincérité transforme totalement la manière dont l’autorité est exercée.
4 leçons pour 4 grandes épreuves de l’Humanité
Ces quatre récits principaux de sourate Al-Kahf correspondent aux quatre grandes épreuves auxquelles l’Humanité sera confrontée lors de l’apparition de l’Antéchrist (al-Dajjal ), comme annoncé par Allah ﷻ.
1- La foi
Al-Dajjal demandera aux gens de l’adorer plutôt qu’Allah ﷻ. C’est ici que le premier récit sur l’épreuve de la foi, de la religion et de la croyance prend tout son sens.
2- La subsistance
L’Antéchrist (al-Dajjal) contrôlera la pluie et tentera les gens par la richesse, ce qui nous ramène à l’épreuve du capitalisme, de la richesse et du matérialisme.
3- La connaissance
Il éprouvera également les gens par le savoir et la connaissance qu’il prétendra détenir, évoquant ainsi l’épreuve du savoir.
4- Le pouvoir
Enfin, il exercera un pouvoir considérable sur une grande partie du monde, reflétant l’épreuve du pouvoir et de l’autorité.
Ces quatre axes de tentation de l’Antéchrist se superposent parfaitement aux quatre récits de sourate Al-Kahf, qui nous offrent des solutions pertinentes pour y faire face.
Ce qu’il faut retenir des récits de la sourate Al-Kahf
En lisant sourate Al-Kahf chaque vendredi, tu as entre les mains les quatre notions les plus fondamentales de ta vie. Tout y est, tout est sous nos yeux. Savourons ces trésors d’Al-Kahf autant et aussi longtemps que possible, inshaALLAH .
Il est essentiel d’être toujours prêt :
à agir,
à se défendre,
à s’améliorer.
Nous ne pouvons pas nous permettre de rester inactifs, car nous ignorons si nous vivrons assez longtemps pour voir ad-Dajjal échouer. Bien que nous sachions qu’il sera vaincu, il y aura forcément des générations futures, dans nos lignées, qui devront lui faire face.
Parmi les invocations que j’aime réciter, je demande souvent à Allah ﷻ de prémunir ma descendance des méfaits de l’Antéchrist. J’invoque pour qu’elle comprenne les quatre leçons magnifiques de sourate Al-Kahf, qu’elle les applique et qu’elle fasse partie du camp de ‘Issa (عَلَيْهِ ٱلسَّلَامُ), évitant ainsi les tentations de l’Antéchrist.
L’Antéchrist est une tentation, et il viendra tester l’Humanité sur quatre axes :
le savoir,
la richesse,
le pouvoir,
la foi.
Il est donc crucial de posséder les clés nécessaires avant d’être confronté à ces épreuves. Dans Sa miséricorde infinie, Allah ﷻ nous donne les réponses à l’avance. C’est comme si nous avions une antisèche pour un examen que nous n’avons pas encore passé. Nous avons déjà les réponses : il ne reste qu’à ne pas décevoir Allah ﷻ le jour de l’épreuve.
Cependant, malgré cette antisèche, certains échoueront. Certains, même avec toutes les informations en main, ne révisent pas, n’appliquent pas les réponses, et se retrouvent désemparés le jour de l’examen.
Il est donc vital de se préparer avant que l’épreuve ne survienne :
en lisant,
en mémorisant,
en appliquant,
en testant ces leçons.
Ainsi, le moment venu, nous n’aurons qu’à mettre en pratique ce que nous avons appris.
Qu’Allah ﷻ nous compte parmi ceux qui seront prêts et conscients lorsque l’Antéchrist apparaîtra.
Qu’Il fasse de nous des croyants éveillés, vigilants, reconnaissants, humbles, sages, généreux, sincères, patients, et bien entourés de personnes pieuses.
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