Les versets qui ont inspiré l’épisode du jour
« Et lorsque Nous indiquâmes à Ibrahim le lieu de la Maison (la Kaaba) en lui disant : ‘Ne M’associe rien et purifie Ma Maison pour ceux qui tournent autour, pour ceux qui s’y tiennent debout, pour ceux qui s’y inclinent et se prosternent.’ Et fais aux gens l’annonce pour le Hajj : ils viendront à toi à pied et sur toute monture, venant de tout chemin éloigné, pour participer aux avantages qui leur ont été accordés, et pour invoquer le nom d’Allah aux jours fixés sur la bête qu’Allah leur a attribuée. Mangez-en vous-même et faites-en manger ceux qui sont dans le besoin. » Sourate Al-Hajj, versets 26 à 28
Deux périodes, deux piliers
Je suis particulièrement émue de parler de ce sujet aujourd’hui, car ces deux périodes rythment réellement mon année. C’est ainsi que je structure mon calendrier, et c’est à travers elles que je mesure le temps qui passe.
D’un côté, le mois de Ramadan, qui est le meilleur mois de l’année, avec ses dix meilleures nuits. De l’autre, la période du Hajj, qui inclut les dix premiers jours de Dhul-Hijjah, les meilleurs jours de l’année.
Ce qui est magnifique avec ces deux périodes, c’est qu’elles englobent les deux derniers piliers de l’Islam. Ce ne sont pas juste des moments marquants du calendrier, ce sont des rendez-vous qu’Allah ﷻ nous offre, des stations de réforme, des occasions de transformation profonde.
Elles sont comme des étapes sur notre chemin vers al akhirah.
Repenser notre année
C’est pourquoi, plutôt que de structurer notre année en fonction du nouvel an grégorien en janvier ou de la rentrée scolaire en septembre, pourquoi ne pas prendre pour repères les deux périodes sacrées qu’Allah ﷻ , dans Sa rahma infinie, nous a offertes ?
Ces deux moments-clés ne sont pas éloignés l’un de l’autre. Ils nous permettent d’organiser notre année spirituellement, de la baliser avec des objectifs clairs.
Le mois de Ramadan
C’est la première grande étape de ce parcours. Un mois central, un mois qui nécessite une préparation indispensable . C’est par lui que nous allons commencer. Ce cher mois de Ramadan que nous connaissons tous et qui, finalement, n’a plus de secret pour nous, dans le sens où nous savons à quel point il est essentiel dans notre vie et notre année.
Le Prophète ﷺ le décrivait comme un invité précieux , un mois rempli de baraka et de rahma . Et ce mois approche à grands pas. Nous avons la responsabilité d’honorer Ramadan comme il se doit. Mais alors, pourquoi faut-il se préparer à Ramadan ?
Ramadan, ce n’est pas une simple période de jeûne physique. Ça, je pense que tout le monde l’a compris maintenant. C’est dépassé de penser que Ramadan se résume au fait de se priver de nourriture, de boisson, de contacts, etc.
C’est un marathon. Ramadan, c’est une école de réforme. C’est L’Ecole de la réforme.
Et Allah ﷻ a mis à notre disposition tout pour que l’on puisse obtenir la réforme dont on a besoin, et ce, dans de très bonnes conditions.
Ce n’est pas un hasard si Allah ﷻ a placé le jeûne comme quatrième pilier de l’Islam dans ce mois béni. Dans les cinq piliers, Allah ﷻ n’a pas dit Ramadan , mais le jeûne du mois de Ramadan . Cela signifie que le jeûne est une condition sine qua non . Cependant, lorsqu’on se concentre sur le mois en lui-même, on comprend que le jeûne est une porte, un moyen pour que Ramadan puisse agir en nous comme il le faudrait.
Allah ﷻ, finalement, nous enlève toute distraction, toute préoccupation, aussi bien mentale que physique. Il met notre corps au repos pour que l’on puisse se concentrer pleinement sur l’essentiel : nous et notre relation avec Lui.
Ramadan est donc un mois où l’on doit se recentrer sur soi, mais toujours dans le cadre de notre relation avec Allah ﷻ. Sinon, cela n’aurait pas de sens. En effet, le jeûne n’est pas qu’une abstention de nourriture ou de boisson. C’est une purification de l’âme, du cœur et de nos habitudes.
Se préparer à Ramadan, c’est respecter l’invité
Nous ne nous permettrions jamais d’inviter une personne de marque, que nous considérons noble et précieuse, sans préparer son arrivée. Imaginez la personne que vous admirez le plus sur Terre. Si elle acceptait votre invitation, vous seriez honoré, n’est-ce pas ?
Dès le jour où vous lui envoyez l’invitation jusqu’au moment où elle franchit votre porte, vous ne penseriez qu’à une chose : préparer son accueil .
Vous anticiperiez chaque détail :
la décoration,
le nombre de couverts,
le repas,
l’activité à partager,
l’ambiance que vous souhaitez créer…
Alors, pourquoi ne pas accorder au mois de Ramadan encore plus de considération ?
Ramadan mérite une préparation bien plus grande, car c’est un rendez-vous divin, une opportunité unique de réforme et de rapprochement avec Allah ﷻ.
Ne pas attendre le premier jour de Ramadan
Comme je le disais à propos de l’invité de marque, on ne doit pas attendre le premier jour de Ramadan pour se mettre en condition. Et justement, parlons de préparation. Il y a plusieurs axes essentiels pour bien se préparer à Ramadan :
1. La préparation spirituelle
Rattraper ses jours de jeûne en retard : Avis à mes sœurs qui ont des jours manquants à cause de leurs menstruations, leurs lochies, ou une maladie. Et cela concerne aussi les frères qui n’ont pas pu jeûner pour des raisons de santé temporaires. Attention, je ne parle pas des maladies chroniques qui empêchent durablement le jeûne. Si aujourd’hui vous êtes en capacité de rattraper, ne tardez pas.
Reprendre une lecture régulière du Coran : N’attendez pas le premier jour de Ramadan pour ouvrir le Mous’haf.
Multiplier les du’as : Il faut que notre voix soit familière aux anges, qu’ils nous reconnaissent, au point que lorsque nous invoquons, ils se disent : « Ah, c’est untel/untelle… elle/il fait ses du’aas habituelles. » donc ça signifie :
S’habituer à formuler ses invocations dès maintenant.
Demander pardon à Allah ﷻ régulièrement.
Se rapprocher de Lui par la parole et le cœur.
L’une des premières invocations à faire est de demander à Allah ﷻ un Ramadan réformateur et exceptionnel . Personnellement j’aime demander un Ramadan meilleur que le précédent . À chaque fois, on se demande : « Est-ce que je peux vivre un Ramadan encore plus beau que le dernier ? Oui.
Allah ﷻ nous a déjà comblés de Sa baraka , et pourtant, Il peut nous en donner encore plus. Mais il faut anticiper les demandes , comme on préparerait un dossier pour qu’il soit traité rapidement.
2. La préparation physique
Habituer son corps au jeûne Le Prophète ﷺ jeûnait tout au long de l’année :
Les lundis et jeudis,
Les jours blancs (13, 14 et 15 de chaque mois lunaire),
Les 9 premiers jours de Dhul-Hijjah ,
Une grande partie du mois de Sha’ban .
Rajab , qui est déjà passé, était aussi un mois recommandé pour jeûner.
Un hadith rapporte que durant Sha’ban , il jeûnait tellement que son épouse pensait qu’il ne romprait pas son jeûne . L’idée est d’habituer progressivement notre corps .
S’entraîner au jeûne avant Ramadan
Si quelqu’un est en train de rattraper ses jours de jeûne, c’est une bonne opportunité pour s’entraîner progressivement . Mais il faut y aller en douceur . Quelqu’un qui ne jeûne jamais en dehors de Ramadan, qui n’a donc pas l’habitude (il n’y a ici aucun jugement), ne doit pas brusquer son corps. L’objectif n’est pas de s’épuiser avant l’heure .
Attendre d’un Ramadan à un autre pour jeûner, c’est dommage… Et c’est souvent la raison pour laquelle les premiers jours de Ramadan sont difficiles pour beaucoup. Or, le jeûne ne devrait pas nous mettre KO. Au contraire, c’est un repos pour le corps, une purification.Si on est épuisé par le jeûne, c’est souvent un problème de préparation et d’alimentation .
L’importance d’une alimentation adaptée
Qui dit jeûne, dit aussi périodes d’alimentation. Il est donc essentiel de veiller à ce que l’on mange pendant les repas.
Favoriser une alimentation saine
Privilégier les fruits, légumes, aliments bruts et bio
Réduire les excès et les aliments ultra-transformés
Éviter les additifs inutiles (ces fameux E- à rallonge !) comme les chips et autres snacks industriels, qui sont souvent remplis de substances qui poussent à la surconsommation. On commence une chips, puis une autre… et finalement, on descend le paquet entier.
Miser sur des aliments nourrissants
Augmenter l’apport en protéines (elles nourrissent le muscle et aident à tenir sur la durée).
Consommer des bons lipides et des fibres .
Assurer un bon équilibre entre glucides complexes et micronutriments essentiels .
Adapter ses repas sans se priver
Ce n’est pas forcément une question de quantité , mais de qualité
Il faut que l’assiette soit équilibrée , avec au moins 50 % de légumes.
Pour celles et ceux qui veulent contrôler leur poids, l’essentiel est de privilégier des aliments nourrissants et sains .
Se faire accompagner au besoin
Al hamdouliLAH , nous avons dans notre communauté des professionnels compétents qui guident dans ces domaines.
Quelques références qui me viennent en tête :
Ces ressources sont précieuses pour apprendre à bien manger et bien préparer son corps avant le mois béni. Pour la santé de la femme , vous avez des sages-femmes comme Zina Hamzaoui , etc. Il y a des gens qui peuvent apporter des conseils santé , donc il ne faut pas hésiter.
Se préparer mentalement au Ramadan
On a parlé du spirituel, on a parlé du physique, on peut aussi parler de l’émotionnel et du mental, parce que tout est lié.
C’est le temps du bilan, le temps de réfléchir. C’est bien beau de se préparer physiquement, de se préparer aussi en termes de droits, mais il faut prendre le temps de réfléchir à ses besoins.
Et je peux y penser en faisant le bilan :
Quelle a été mon année ?
Qu’est-ce que j’ai fait ?
Qu’est-ce que je n’ai pas fait ?
Qu’est-ce que j’aurais dû faire ?
Il faut faire un bilan personnel .
Une question simple à se poser :Quelle habitude ai-je qui m’éloigne d’Allah ?
On en a tous au moins une , donc il faut s’en occuper .
Autre question essentielle : Quelles sont les habitudes positives que je veux instaurer ?
Parce que si on enlève une mauvaise habitude , c’est pour la remplacer par du khayr .
Donc, quelles sont les bonnes habitudes que j’ai envie de mettre en place entre moi et Allah ﷻ ?
Je peux les commencer avant ou pendant Ramadan pour bénéficier de la baraka et de la facilité de les maintenir après.
Se préparer sur le plan social
C’est une autre forme de préparation qu’il ne faut pas oublier. Il faut apprendre à planifier son temps :
Le temps seul;
Le temps en famille;
Le temps avec les enfants;
Le temps associatif ou bénévole, si on y est engagé;
Le temps avec les amis, mais avec un objectif clair en lien avec Ramadan.
Il y a des temps incompressibles, comme celui avec les enfants si on en a.
Donc tout cela, il faut y penser avant. Il ne faut pas attendre la veille pour y penser. Il faut le planifier, comme c’est également le cas pour :
Organiser ou assister à des halakats
Prier à telle ou telle mosquée pour les taraweeh
Anticiper s’il y a des jours où tu peux ou non faire tel ou tel acte d’adoration.
Inviter des gens, ce qui évite de perdre du temps à tout organiser au dernier moment, et de se demander qui est disponible quand, etc.
Anticiper toutes ces choses-là :
Les repas en famille
Les repas personnels
Le temps social
Tout cela s’organise, c’est très important.
Sinon, on perd beaucoup trop de temps en gestion quand le mois commence, et ce n’est vraiment pas ce qu’on veut faire à l’entrée de Ramadan.
Se préparer à la période du Hajj
C’est une étape de vie à part entière, une étape capitale.
Autant le jeûne de Ramadan est un pilier annuel, comme la zakat , autant la salat est pluri-quotidienne, et la shahada se prononce régulièrement, autant le Hajj est unique.
C’est le seul des cinq piliers qui ne se fait qu’une fois dans la vie, si on en a la capacité financière et physique. On peut le faire plusieurs fois, mais ce qui est obligatoire, c’est une seule fois, avec les conditions requises. Et si quelqu’un ne peut pas le faire, c’est tellement important qu’une autre personne peut le faire à sa place, à condition qu’elle ait déjà accompli son propre Hajj.
Le Hajj, c’est une étape incontournable, une expérience immense.
Tout le monde sait ce qu’est le Hajj, mais j’ai l’impression que peu de gens savent vraiment ce que c’est. Quand on voit comment on le considère, l’importance qu’on lui donne, je pense qu’il y a matière à creuser. On respecte le Hajj dans le sens où même ceux qui ne l’ont pas encore fait montrent du respect à ceux qui en reviennent. On accueille, on fête, on honore la personne. Personne ne s’en fiche du Hajj.
Mais sur le plan personnel ? Comment nous, individuellement, le considérons-nous ? Même ceux qui partent, comment se préparent-ils ? Le voient-ils comme le voyage d’une vie, pas seulement sur le plan financier ?
Je me demande si, s’il n’y avait pas de coût financier, les gens prépareraient autant leur Hajj. Parce que la préparation financière, c’est déjà une première épreuve. Et pourtant, ce cinquième pilier, ce n’est rien d’autre qu’une rencontre avec Allah ﷻ. Peut-être la seule de notre vie, du moins dans le cadre d’un pèlerinage.
La sacralité des lieux
Le hajj est une rencontre avec Allah ﷻ, et pas n’importe où : dans Sa maison sacrée. Et ces maisons sacrées ne sont pas nombreuses. Il n’en existe que trois :
la mosquée de Makkah,
celle de Médine,
celle d’Al-Aqsa.
Ces trois lieux de culte sont les seules mosquées pour lesquelles il est permis d’entreprendre un voyage pour les visiter. Voyager uniquement dans le but de visiter une mosquée en Russie, en Malaisie, en Bosnie ou ailleurs n’est pas un objectif légitime.
Nous pouvons voyager pour d’autres raisons :
rendre visite à la famille,
explorer un pays,
découvrir ses monuments ou sa gastronomie.
Mais un voyage spirituel spécialement pour une mosquée en dehors de ces trois lieux n’est pas permis.
Le hajj : un projet de vie prioritaire
Le hajj n’est pas un simple projet spirituel, c’est le projet d’une vie . Nous planifions des dizaines de choses dans notre existence, mais ce pilier doit être une priorité absolue pour tout musulman ne l’ayant pas encore accompli.
Beaucoup d’entre nous repoussent cette obligation, oubliant qu’il ne s’agit pas d’un luxe spirituel, mais bien d’un devoir. Le hajj est une obligation, peu importe son prix, car il conserve son statut de pilier de l’Islam.
Chacun peut s’y préparer
Certains ont déjà les moyens d’y aller, d’autres pas encore, mais personne n’en est totalement incapable . Allah ﷻ a donné à chacun des capacités physiques, mentales et temporelles pour l’accomplir. Et si ces capacités font défaut, Il a prévu des solutions :
Le hajj badal : une autre personne peut réaliser le hajj à la place d’un croyant en incapacité, à condition qu’elle ait déjà accompli le sien.
Cette possibilité s’étend aux défunts qui n’ont pas eu l’occasion d’accomplir leur pèlerinage.
Un voyage unique parmi les cinq piliers
Contrairement aux autres piliers de l’Islam, le hajj est le seul qui exige un déplacement :
La shahada ? Tu peux rester chez toi.
La prière ? Tu peux rester chez toi.
Le jeûne ? Tu peux rester chez toi.
La zakat ? Tu peux rester chez toi.
Mais le hajj ? Tu ne peux pas le faire depuis ta maison.
Peu importe où tu vis, tu devras voyager. Ce pèlerinage est une retraite spirituelle , une rencontre avec le monde entier , et un moment de déconnexion totale avec le quotidien pour se reconnecter à Allah ﷻ.
Le hajj : une expérience de dépouillement
Le hajj est une expérience de dépouillement à plusieurs niveaux :
Dépouillement matériel : en état de sacralisation, tous les pèlerins sont égaux. Les hommes portent l’ihram , sans distinction sociale.
Dépouillement temporel : durant ces jours, on se consacre exclusivement à Allah ﷻ. Plus de travail, de transactions financières ou de distractions mondaines.
Dépouillement spirituel : l’objectif est de se présenter devant Allah ﷻ humbles et débarrassés de tout superflu.
Une préparation minutieuse essentielle
Le hajj ne s’improvise pas , il se prépare minutieusement.
Tous les autres piliers de l’Islam demandent une préparation :
Le Ramadan ? On s’y prépare en ajustant notre sommeil et notre alimentation.
La zakat ? On planifie nos finances en amont.
La prière ? On se purifie, on arrête nos activités, on fait l’iqama avant de prier.
Le hajj, ce pilier unique que l’on n’accomplit qu’une seule fois dans une vie, mérite donc une préparation approfondie.
Au-delà de l’intention, on va parler de ce qui rend le Hajj possible ou non.
Une planification financière indispensable
Se préparer financièrement est primordial. Certes, certaines personnes ont vécu des miracles et ont réussi à partir sans en avoir les moyens, mais il ne faut pas attendre un miracle sans rien entreprendre. Faire les causes est essentiel.
Commence à mettre de côté chaque mois, peu importe le montant.
Si tu as déjà les fonds, inscris-toi dès maintenant.
Le hajj n’est pas une dépense, mais un investissement pour al akhira .
Allah ﷻ, Lui, multiplie les bienfaits de ce que nous donnons pour Lui. Chaque euro épargné pour le hajj est une épargne spirituelle.
Une préparation physique et mentale nécessaire
Le hajj est exigeant physiquement et mentalement. Ceux qui y sont allés le disent : il vaut mieux le faire jeune. Marcher entre Mina et les stèles demande de l’endurance.
Certaines personnes se préparent même un an avant le hajj. Ils commencent à :
Marcher régulièrement
Améliorer leur sommeil
Ajuster leur alimentation
Faire des exercices d’endurance
Comme eux, le hajj doit devenir ton obsession. Toute décision doit être prise en fonction de cet objectif.
Les démarches pour le hajj
L’organisation du hajj se fait désormais via la plateforme officielle Nusuk Al-Hajj . Il y a tout un volet administratif et financier. De plus, en France, plusieurs agences proposent un accompagnement spirituel sur place , mais elles ne gèrent pas la logistique (vols, hôtels, transports), qui est désormais sous la responsabilité de l’Arabie Saoudite.
Une des agences que je recommande est Medin Voyages , dirigée par Oustadh Lamine, qui n’est autre que mon petit frère. J’avais d’ailleurs fait un épisode avec lui, sur le thème de la omra.
La préparation mentale au Hajj
Dépenser, puis recevoir
Le hajj n’est pas une simple formalité, mais une rencontre sacrée avec Allah ﷻ. C’est un voyage précieux et unique, qui demande une préparation financière, physique et mentale. Planifie-le aujourd’hui, car demain n’est pas garanti. Le hajj n’est pas véritablement une dépense. C’est une épargne qui nous sera rendue avec un coefficient qu’on ne peut même pas imaginer. C’est donc une préparation joyeuse !
Comme tu le sais, riba nous est interdit. Lorsque nous prêtons quelque chose, nous n’avons pas le droit de recevoir plus en retour. Cependant, Allah ﷻ se réserve ce droit. Ainsi, au lieu de se focaliser sur les dépenses, nous devons nous préparer pour recevoir le surplus qu’Allah ﷻ va nous donner.
Se renseigner sur le déroulement du hajj
Il est crucial de se renseigner sur les rites du hajj, de lire des récits de ceux qui l’ont déjà accompli, et de comprendre comment gérer ses émotions. Les émotions intenses que l’on peut ressentir, celles que l’on ne régule pas bien, il faut commencer à les apprivoiser.
Le hajj, c’est un rendez-vous mondial. Tu ne verras jamais autant de nationalités au même endroit, au même moment. Qui dit nationalités et cultures, dit :
des gens différents de toi,
qui ne fonctionnent pas comme toi,
qui ne pensent pas comme toi,
qui n’ont pas les mêmes codes.
Deux personnes de la même culture, du même village, de la même famille, ne réfléchissent pas toujours de la même manière. Alors imagine, avec quelqu’un qui vient de l’autre bout du monde. Il faut se préparer à ça.
Se réformer
Il faut savoir prendre sur soi, se dire : « Mon objectif, c’est Allah ﷻ. » Tout le reste, les critiques, les bousculades, les malentendus, les regards, tout ça, on doit l’ignorer. Bien sûr, c’est facile à dire, mais pas toujours facile à faire. Mais il faut le faire, car ça vaut la peine.
Si ce voyage unique, cette unique occasion d’accomplir ce cinquième pilier, on le gâche à cause d’un manque de patience ou de comportements mal maîtrisés, ce serait vraiment dommage. Et ça, ce sont des regrets à vie. Je ne souhaite ça à personne. Donc, prépare-toi mentalement, prépare-toi spirituellement.
Ramadan et Hajj, même préparation
Pour se préparer au Hajj, comme pour le Ramadan :
on fait tawbah ,
on se repent,
on fait du dhikr ,
on prie plus que d’habitude,
on lit davantage de Qur’an.
Le hajj, c’est un retour vers Allah ﷻ. C’est une occasion de demander pardon pour toute une vie et de repartir avec une ardoise blanche. Celui qui revient du hajj, et dont le hajj a été accepté, revient comme le dit le hadith :
« Comme le jour où sa mère l’a enfanté. »
Cela veut dire qu’il est clean , net, propre, tout neuf. Est-ce qu’il y a quelque chose d’autre que le hajj qui puisse nous offrir cela ? Seule la reconversion à l’Islam permet une telle purification, et après cela, c’est le hajj.
Pour l’anecdote, la personne qui décède durant le hajj est ressuscitée comme un martyr.. Il n’y a pas beaucoup d’occasions qui donnent cela. Donc, c’est très important de penser à cette ardoise blanche.
Nous avons parlé de ces deux grands rendez-vous, deux piliers qui ont un seul objectif : le ramadan et le hajj. Ce ne sont pas des événements isolés. Si tu réfléchis bien, ce sont les points centraux autour desquels doit s’articuler toute notre année. Mais en réalité, c’est un seul objectif qui englobe toute notre vie.
Deux fêtes tant attendues
J’ai parlé d’année pour que ce soit plus facile à saisir, mais en vérité, il s’agit d’une vie entière. Ce n’est pas un hasard si le Prophète ﷺ nous a dit que le musulman a deux fêtes dans l’année, et pas d’autres. Il peut en créer d’autres, mais elles ne sont pas valables si on ne considère pas d’abord les deux fêtes dont notre Prophète bien-aimé ﷺ, a parlé. Il a parlé de Aïd al-Fitr et Aïd al-Adha.
Aïd Al Fitr, c’est la fête qui clôture le mois de Ramadan. Et Aïd Al Adha c’est la fête qui marque la fin des dix premiers jours de Dhul-Hijjah, le dixième jour, puis le onzième et le douzième jour du mois sacré du hajj. Ces deux fêtes marquent la fin de deux rendez-vous spirituels intenses et importants. C’est comme des récompenses pour les efforts fournis.
Quand on parle de préparation, cela signifie non seulement la préparation avant l’événement, mais aussi la manière de vivre l’événement. Dix jours ici, un mois là.
Est-ce que la personne qui fête ces événements va le faire de la même manière que celle qui ne l’a ni préparé, ni vécu ? Bien sûr que non. Ce sont de grands mérites, et nous méritons vraiment de célébrer cela.
Avant de laisser…
Notre année doit être construite autour de ces deux piliers:
Avant Ramadan , on se prépare à accueillir le mois avec un cœur et un esprit prêts à recevoir les bienfaits d’Allah ﷻ.
Après Ramadan , on continue sur la lancée des bonnes actions et des bonnes habitudes, et on oriente notre cœur et nos finances vers la maison d’Allah ﷻ, au moment du hajj.
Avant le hajj , on fait tout pour que ce voyage soit un aboutissement spirituel réussi.
Et après le hajj , on vit comme des personnes renouvelées. Ce n’est pas un simple « recommencement à zéro », une « ardoise blanche » pour repartir sur des bases qui ne sont pas saines. Non, après le hajj, on est des personnes renouvelées, conscientes de l’immensité de la responsabilité qui est la nôtre, la responsabilité d’être humain, ambassadeur d’Allah ﷻ de l’Islam.
Après le retour du hajj, il y a tout un travail qui continue. Il commence même peut-être à ce moment-là. En conclusion, il faut honorer ces rendez-vous que nous a choisis Allah ﷻ. Le hajj et le ramadan sont des rendez-vous avec Allah ﷻ, pour Allah ﷻ, dictés par Allah ﷻ. Ce sont des occasions de revenir vers Lui, de nous réformer, de nous purifier. Il ne faut pas laisser ces moments passer sans les honorer comme ils le méritent.
Nous avons deux invités dans l’année : le ramadan et la période du hajj . Comme je l’ai dit, respecter l’invité, c’est se préparer. Se préparer, c’est respecter l’invité. Donc, on planifie, on prépare, et on vit ces moments avec toute l’intensité qu’ils demandent. Prenez le temps, dès aujourd’hui, de réfléchir à ces deux grandes étapes de l’année et de la vie. Qu’est-ce que je peux faire pour avoir un ramadan réformateur ? Comment puis-je planifier mon hajj ? Et si je l’ai déjà accompli, comment puis-je continuer à le faire revivre dans mon quotidien ?
Qu’Allah ﷻ nous permette d’honorer ces rendez-vous divins et de les transformer en une véritable baraka dans notre vie et dans la vie de ceux qui nous entourent.