Le verset qui a inspiré cet article Et il dit « Rabbi, j’ai grand besoin du bien que Tu as fait descendre sur moi »
Sourate Al Qasas — Verset 24
Cette ayah va donner le fil conducteur de tout cet article, et je suis certaine que tu vas en tomber amoureuse ! Cette ayah , ce sont des paroles qui ont été prononcées par notre prophète Moussa (aleyhi salam) .
Quel est le contexte de ce verset ? Moussa vient de quitter le désert. Il est au pied d’un arbre. Au loin, il voit un attroupement d’hommes autour de l’eau d’un puits et deux femmes en retrait, avec leurs bêtes. Elles avaient l’air d’attendre leur tour pour abreuver les bêtes de leur troupeau. Moussa observait la scène de loin, puis s’en est allé vers elles et leur a demandé, comme la ayah le dit dans le Coran :
« Quel est votre problème ? »
et à elles de répondre :
« Nous ne pourrons abreuver notre troupeau que lorsque les bergers seront partis. Et notre père est très âgé. »
Elles ne voulaient pas se mélanger à ces hommes, et leur papa, si âgé, ne pouvait pas faire cette tâche à leur place. Moussa avait alors toutes les informations dont il avait besoin. Il s’est donc mis à abreuver tout le troupeau à lui seul. Ensuite, il est retourné s’asseoir à l’ombre, sans demander quoi que ce soit. Il n’a pas engagé de conversation, rien. Puis, c’est au pied de cet arbre qu’il a prononcé l’invocation présente dans la ayah .
Il avait traversé un désert tout seul, durant des jours, sans provisions. Il venait de fuir l’Égypte où il était recherché parce qu’il avait tué accidentellement un homme en voulant en secourir un autre. Moussa était donc un fugitif, recherché dans tout le pays. Il y avait vraiment un mandat d’arrêt contre lui, et il s’est enfui. Les conditions dans lesquelles il est parti étaient déjà compliquées.
Quand on part et qu’on fuit, on ne prépare pas son départ, on n’emmène pas de provisions. On part sans dire au revoir à ses proches. On s’en va, tout simplement. Dans le désert, dans ces conditions, une personne normale n’aurait déjà peut-être pas survécu. Moussa a survécu et il devrait normalement être exténué. C’est dans ces conditions-là qu’il a quand même été secourir ces deux jeunes femmes.
Ainsi, avec ce contexte, on comprend mieux la ayah .
Quand je donne la traduction de la ayah , je conserve le terme de Rabb , que je ne traduis pas par Seigneur. En effet, tu n’es pas sans savoir la définition claire et beaucoup plus riche de ce mot.
⇒ Pour en savoir plus sur ce terme, c’est sur cet article , ou encore sur celui-ci qu’il faut revenir.
Pourquoi invoquer Allah ﷻ ? Je n’ai d’autres réponses que l’éloquente réponse du Prophète ﷺ lorsqu’il disait dans un hadith authentique :
إِنَّ الدُّعَاءَ هُوَ العِبادَةُ L’invocation, c’est l’adoration.
C’est la célébration de l’adoration d’Allahﷻ. Lorsque tu regardes la racine de دُّعَاءَ – douaa , c’est traduit par invocation, mais c’est plus vaste que cela !
Ad douaa , c’est :
La notion d’appel est vraiment très belle. C’est un appel que tu fais à Allah ﷻ. Lorsque ton inconscient, ton conscient, ton cœur, entendent « je vais appeler Allah ﷻ », c’est beaucoup plus parlant que « je vais invoquer Allah ﷻ ». Car avant de Lui demander quoi que ce soit, il faut commencer par L’appeler.
Si tu veux demander quelque chose à quelqu’un, que ce soit un proche, ton patron, un membre de ta famille, tu commences par l’appeler. Ainsi, il a conscience que tu as quelque chose à lui dire. Tu ne pourras pas lui reprocher de ne pas avoir donné suite à ta demande s’il ne t’a même pas entendu. C’est pour cela que j’appelle d’abord mon interlocuteur. Puis, lorsque j’ai son attention, je vais placer ma demande. Et même à ce moment, je vais la faire précéder de bienséance. Je vais commencer par saluer la personne, m’enquérir de sa situation, puis, si c’est le bon moment, je vais demander ou non.
Comment est-ce que je vais demander ? Suivant le déroulé de la conversation et la personne à qui je m’adresse, je sais d’ores et déjà ce que je vais pouvoir demander, et si je devais réduire cette demande.
Si je sais que c’est une personne qui pourra accéder à ma demande, je vais davantage m’étaler. Ça, c’est pour nos relations avec des personnes humaines.
Lorsqu’il s’agit d’invoquer Allah ﷻ, tu n’as pas à te questionner sur « quand Lui demander » par exemple. Allah ﷻ, tu peux L’appeler quand tu veux, tu n’as pas vraiment besoin de te questionner sur la quantité de choses à Lui demander. Il n’y a pas de limite à ce qu’Il peut te donner.
La question que tu dois vraiment te poser c’est : comment lui demander ? Quoi lui demander ? Mais avant de pouvoir demander quoi que ce soit, il y a un prérequis. Nous sommes beaucoup à l’oublier d’ailleurs. Avant de demander à Allah ﷻ, il y a quelque chose de primordial à faire. C’est encore une fois notre Coran qui nous l’enseigne à travers les paroles de notre prophète Nouh (aleyhi salam) .
L’invocation de Nouh Nouh (aleyhi salam) dit avec ferveur et beaucoup de peine :
Il dit : ‘Rabbi ! J’ai appelé mon peuple, nuit et jour.
Mais mon appel n’a fait qu’accroître leur fuite.
Et chaque fois que je les ai appelés pour que Tu leur pardonnes, ils ont mis leurs doigts dans leurs oreilles, se sont enveloppés de leurs vêtements, se sont entêtés et se sont montrés extrêmement orgueilleux.
Ensuite, je les ai appelés ouvertement.
Puis, je leur ai fait des proclamations publiques, et des confidences en secret.
J’ai donc dit : “Implorez le pardon de votre Seigneur, car Il est grand Pardonneur,
pour qu’Il vous envoie du ciel, des pluies abondantes,
et qu’Il vous accorde beaucoup de biens et d’enfants, et vous donne des jardins et vous donne des rivières.
– Sourate Nouh, versets 5 à 12 Cet enseignement est à la fois magnifique et primordial. On ne peut pas passer à côté de ça. Nouh est littéralement en train de dire à Allah ﷻ qu’il a tout tenté. En plus, on sait que c’est un Prophète qui a vécu 950 ans. Il a vu des générations naître, grandir, mourir, et ainsi de suite. Il y a plusieurs générations qui ont vu ce même homme. Ils se sont habitués à le voir tout le temps. C’est 950 années de vie, mais aussi de travail.
C’est donc quelqu’un qui a patienté, mais sans chômer. Il a tout essayé. Même quand ils se cachaient de lui, les gens s’enfuyaient, se couvraient le visage pour ne pas qu’ils le voient. Peut-on imaginer ce degré d’impolitesse ? Si l’on parle à quelqu’un et qu’il se bouche les oreilles, ça serait insupportable. Eux, ils ont fait ça à un Prophète !
Il a travaillé durant tellement d’années pour n’avoir que quelques personnes qu’ils l’ont finalement suivi. Nouh, c’est après tout cela qu’il vient se plaindre à son Seigneur, se plaindre de son peuple en disant :
« Rabb , j’ai tout tenté pour qu’ils te demandent pardon ! »
Et il dit même à Allah ﷻ la formule exacte qu’il aura à dire en disant :
« Implorez donc le pardon de votre Rabb , car Il est Grand pardonneur, pour qu’Il vous envoie du ciel des pluies abondantes et qu’Il vous accorde beaucoup de biens et beaucoup d’enfants […]»
La demande de pardon Je ne sais pas si ça te fait le même effet, mais je me disais que lorsqu’on a connu autant de péchés qu’un tel peuple, le simple fait de demander pardon et qu’Allah ﷻ l’accorde, c’est déjà tellement énorme !
Quand tu as fait une bêtise et que tu demandes pardon à la personne concernée, le simple fait que la personne t’accorde son pardon doit te suffire. Sincèrement, si elle ne t’en veut plus, tu n’as pas besoin d’aller plus loin, tu n’espères pas plus et tu n’oserais pas demander autre chose.
On apprend à travers les paroles de Nouh que lorsqu’on demande pardon à Allah ﷻ, ce n’est pas seulement Son pardon qui nous est accordé, mais c’est bien plus. Les portes du ciel sont ouvertes et on comprend aussi à travers ces paroles que c’est du ciel que tout arrive. C’est comme si demander pardon déverrouillait les biens, le rizq , la subsistance et tous les bienfaits qu’Allah ﷻ avait gardés spécialement pour nous.
C’est comme si on avait appuyé sur un bouton, et tout se débloque.
Demander à Allah : mon premier conseil La première leçon que je te transmets pour demander à Allah ﷻ quelque chose, c’est de commencer à Lui demander pardon, sincèrement. C’est très important.
Et pour demander pardon, il faut aussi être conscient qu’on a fait des erreurs. Il faut pouvoir énumérer ses erreurs, les exprimer à l’oral, seulement entre nous et Allah ﷻ bien sûr.
Veille à faire ça régulièrement. Prends un temps seule, où tu es certaine de ne pas être entendue, dans ta voiture, à l’arrêt par exemple. Tu peux aussi être dans ta maison s’il n’y a personne. Et là, tu vas avouer les fautes que tu as commises dernièrement, et les grosses fautes que tu as pu commettre avant également. Lorsque tu es seule, ça ne sert à rien de te donner des excuses, tu n’as rien à te prouver ni à te cacher. Si tu te regardes dans un miroir, tu ne peux pas mentir à la personne que tu y verras. Encore moins à Allah ﷻ !
Lorsque tu t’exprimes devant Allah ﷻ, ce n’est pas pour Lui que tu le fais, c’est pour toi. Le fait d’avouer tes fautes à Allah ﷻ t’aide à en prendre conscience. Le fait de formuler verbalement une chose aide à ce qu’elle ne s’imprime pas en nous.
On dit aussi qu’une faute avouée est à moitié pardonnée. Il y a une grande part de vérité là dedans, mais c’est encore mieux et plus joliment dit avec Allah ﷻ. En effet, avec Allah ﷻ, lorsque la faute est avouée et qu’on demande pardon, elle n’est pas seulement à moitié pardonnée. Elle est non seulement complètement pardonnée si c’est :
demandé sincèrement, formulé avec la conviction et l’envie de ne pas y retourner, sans impliquer une tierce personne. Dans ce dernier cas, il faudra obtenir le pardon de cette personne. Et lorsque toutes ces conditions sont réunies, Allahﷻ pardonne avec largesse et nous donne une sorte de « starter-pack » . Cela signifie qu’Il t’accorde Son pardon, et en même temps, Il te laisse repartir en t’offrant un nouveau départ. Il te permet de redémarrer après cette erreur et après avoir demandé pardon. Il ne te laisse pas bredouille. C’est vraiment un pardon accompagné de bienfaits d’Allah ﷻ. Alors que tu étais venue en pensant que tu ne méritais peut-être pas ce pardon, tu repars avec plus que ce pardon.
Si un jour tu te poses la question de ta légitimité à demander quelque chose à Allah ﷻ à cause de tes péchés, repense alors au peuple de Nuh. Ce peuple qui a fait des tonnes d’erreurs et de péchés et à qui pourtant il était promis que s’ils demandaient pardon à Allah ﷻ, toutes Ses largesses les attendaient.
Si après cela tu te poses encore, une fois de plus, la question de cette légitimité que tu aurais à demander quelque chose à Allah ﷻ à cause de tes péchés, je te donne un cas extrême : celui d’Iblis. Il a osé demander une dernière chose à Allah ﷻ avant d’être banni. Il Lui a demandé de lui accorder un délai jusqu’à la fin des temps et de lui permettre d’égarer le maximum de personnes afin d’en embarquer le maximum en Enfer, avec lui. Et qu’est-ce qu’Allah ﷻ a fait ? Il lui a accordé.
Il lui a accordé le délai et lui a laissé la possibilité d’égarer les gens. Si Allah ﷻ a accordé ça à la plus vile créature, qu’en est-il de toi, la créature dont Il est le plus fier et qu’Il aime le plus ? Comme tu le vois, ça prête à réflexion…
À partir de maintenant, je pense que tu ne verras plus le pardon de la même manière, si tu gardes tout cela en tête.
De quelle manière invoquer Allah ? Pour répondre à cette question, je laisse cet honneur à notre prophète Moussa qui nous l’enseigne parfaitement bien à travers la ayah qui a motivé l’article du jour. Tu as en tête le contexte de cette invocation, de cet appel à Allah ﷻ que Moussa a fait dans la ville de Madyan. Il n’avait alors plus rien :
plus de famille, plus de biens, pas de travail, pas de toit. Le désert était son toit, sa traversée était son travail, et il n’avait eu qu’Allah comme compagnie. Moussa formule cette invocation en n’attendant son bienfait et sa subsistance, que d’Allahﷻ.
Il aurait pu, après avoir aidé ces deux jeunes femmes, réclamer une aide, un salaire ou juste leur demander des informations sur leur village pour pouvoir le rejoindre, etc. Aussi, il aurait pu demander un tas de choses différentes, engager un tas de conversations, mais il n’a rien fait de tout cela. Il est retourné s’asseoir et il a tout confié à Allah ﷻ, absolument tout. Et cela, à travers une formule intraduisible, tellement elle est époustouflante juste dans la tournure.
Je te laisse regarder dans un Coran que tu as (hormis les Coran qui sont traduits très littéralement, comme celui de Maurice Gloton), la plupart des traductions vont donner un sens global, comme « Seigneur j’ai grand besoin du bien que Tu feras descendre vers moi ». C’est traduit au futur alors que la ayah en arabe parle au passé. En arabe, il est littéralement dit, dans le sens approximatif : « Rabbi , j’ai grand besoin du bien que tu as fait descendre vers moi ».
Je trouve ça très beau. Moussa est arrivé à un niveau où il sait qu’il n’a plus rien. Dans les temps modernes, ça serait quelqu’un avec un compte en banque dans le rouge, qui n’a personne, qui n’a pas de famille, pas d’ami, pas de toit, il est à la rue, il n’a rien ! Et là, il demande, il appelle à l’aide.
Moussa est dans cette condition, et pourtant même quand il appelle à l’aide, il le fait avec une telle élégance ! Il est en train de dire à Allah ﷻ « Je sais que tu me réserves quelque chose, j’en suis sur, je n’ai pas de doute ».
Moussa demande à Allah ﷻ avec la conviction que ce qu’Il avait à lui donner était déjà là, réservé pour lui, et qu’il en avait besoin à ce moment-là. Quel enseignement !
Après, il réemploie la même tournure de phrase que son ancêtre Nouh. Il parle de quelque chose qui « descend ». Moussa a, quelque part, actionné un levier pour que le bienfait descende. Quand on dit que ce sont les portes du ciel qui s’ouvrent, c’est vraiment au sens propre comme au sens figuré. Et cette descente traduit le fait qu’Allah ﷻ est au-dessus de tout et que nous sommes « en bas ». Nous avons donc l’humilité de demander que les choses viennent d’en haut.
Moussa nous enseigne que lorsqu’on demande quelque chose à Allah ﷻ, on ne demande pas une chose qu’Allah aurait hypothétiquement réservée pour nous. Non, il nous enseigne une grande leçon.
Lorsqu’on demande quelque chose à Allah ﷻ, on le fait avec la certitude qu’Il va nous l’accorder, que sa réponse est prête et que ça attendait simplement qu’on Lui demande avec humilité, tout simplement. Ça rejoint ce champ lexical de la demande de pardon, d’avouer sa situation. Devant Allah ﷻ, il n’y a pas de filtre :
J’avoue que ça ne va pas du tout, je demande pardon, je témoigne à Allah ﷻ mon besoin d’être secourue, … et c’est tout. Comme tu le vois, Moussa n’a pas essayé de calculer à quel moment demander ça ou quelle quantité demander. Non, il sait qu’Allah ﷻ va lui accorder, qu’il peut L’appeler quand il veut. Il sait qu’Allah ﷻ va lui donner tout ce dont il aura besoin à cet instant-là et même après.
Comment savoir si l’on va être exaucée ? Souvent, on demande à Allah ﷻ avec ces inquiétudes :
« est-ce que je vais être exaucée ? » « est ce que j’aurai assez ? » « est-ce qu’il faut que je Lui demande ou pas ? » Et si tu veux savoir ce qu’il se passe après, lorsqu’on demande quelque chose à Allah ﷻ, je te laisse découvrir dans le reste de sourate Al Qasas, les versets qui ont suivi cette ayah qui a motivé l’article du jour. Regarde tout simplement ce que la sourate Al Qasas te dit au sujet de la suite fabuleuse qu’Allah ﷻ a donnée à l’invocation, à l’appel à l’aide de son Prophète Moussa.
Après cette invocation, Moussa a gagné :
un emploi, aux côtés de celui qui allait devenir son beau-père, une épouse, qui était d’ailleurs une des deux jeunes femmes qu’il a secourues, une famille : son épouse, sa sœur et leur père, qui l’a accueilli à bras ouverts, un peuple, les habitants de Madyan, un toit. Et c’est dans ce contexte que Moussa a ensuite pris sa fonction de Prophète. Il a compris sa mission en tant que Prophète en étant époux, père, en ayant bénéficié de tout ce qu’Allah ﷻ lui a donné.
Allah ﷻ lui a donné sa mission en tant que Prophète après lui avoir permis de « se poser », se reposer, trouver le repos auprès d’une famille, d’une épouse, d’un beau-père, dans un travail épanouissant, avec un toit au-dessus de lui.
Ce qu’Allah ﷻ lui a accordé nous montre aussi ce qui constitue la base d’un bonheur :
avoir une famille, avoir une compagne, un compagnon de vie, un toit, un travail pour avoir de quoi vivre, avoir Allah ﷻ au centre de ses préoccupations. Qu’est-ce qui pourrait faire plus ton bonheur que ces choses-là ? Il suffit de retirer une seule de ces choses pour s’en rendre compte.
⇒ Si tu retires la croyance et la proximité avec Allah ﷻ, tout ça s’effondre. Qu’Allah ﷻ nous en préserve.
⇒ Si tu retires le fait d’avoir un toit, tu peux essayer de compenser par autant de choses que tu le souhaites, ça ne le remplacerait pas.
⇒ Si tu retires le fait d’avoir une famille, rien ne pourra combler ce vide.
Les bases du bonheur sont autour de ces paramètres là et gravitent autour de ce qu’Allah ﷻ a accordé à Moussa lorsqu’il dit, sans nommer les choses dont il a besoin, « Ya Rabb , j’ai grand besoin, là maintenant, du bien que tu as fait descendre vers moi… Ce que tu m’as réservé, j’en ai besoin maintenant, je le ressens ».
Lorsqu’on demande quelque chose à Allah ﷻ et qu’Il finit par nous l’accorder, on se rend compte que c’était déjà tout près auprès de Lui, pour nous. Tel est l’enseignement de Moussa. Finalement, il suffisait de Lui demander avec ferveur et la conviction d’être exaucé. Moussa a parfaitement maîtrisé cette règle en ajustant même les mots qu’il employait.
Invoquer Allah grâce au Coran Si je voulais parler de cette ayah , il me faudrait des années entières ! D’ailleurs, c’est parmi mes invocations préférées. Elle fait partie des invocations que je récite quasiment tous les jours. À ce propos d’ailleurs, j’ai quelque chose de très important à te dire !
S’il te plait, lorsque tu vas sur une invocation de ton Coran et qu’elle est formulée par un Prophète en personne à travers son récit, saisis cette ayah ! Saisis cette invocation ! Saisis-la !
Je me répète, car ce genre d’invocation, c’est du diamant brut. Ce sont des élus d’Allah ﷻ qui ont adressé à leur Rabb ces invocations en les puisant dans les profondeurs de leur cœur. Chaque mot qu’ils ont employé, ils l’ont pesé. Ce sont des mots qui sont sincères et surtout, Allah ﷻ leur a répondu favorablement.
En gros, ces invocations sont des formules gagnantes. Elles sont prêtes à l’emploi ! J’aime beaucoup dire ça à mes amies et à mes élèves : ce sont des invocations auxquelles il faut faire un copier-coller dans nos invocations, tout simplement.
Des fois, je me demande pourquoi on va chercher loin des choses qu’on a déjà toutes prêtes. Ce sont des choses déjà très bien formulées qui ont marché pour des personnes qu’Allah ﷻ aimait profondément.
Si nous, on les emploie à nouveau, avec ferveur et dans le bon contexte, est-ce qu’Allah ﷻ va nous refuser quelque chose ? Je sais que non. Je le répète donc, lorsque tu tombes sur une invocation dans ton Coran, formulée par un Prophète, apprend-la, mémorise-la, écrit-la, récite-la ! Ce peut-être aussi bien évidemment une invocation formulée par Allah ﷻ quand Il dit à Son Prophète « Qul » et Il dit l’invocation.
Il faudrait même tenir un carnet et répertorier le maximum d’invocations tirées du Coran et également les invocations prononcées par le Prophète Muhammad ﷺ à travers les hadiths qu’on connaît, puis piocher dans tout ça.
Nous possédons déjà tout ce dont on a besoin ! Si tu rassembles les ayat et les hadiths qui sont des invocations, tu verras que ça couvre tout le champ d’invocations dont tu as besoin. Tu te rendras compte que tu n’auras même pas vraiment besoin d’ajouter quelque chose à ça. Que ce soit au sujet de :
la santé, le travail, avoir des enfants, éduquer ses enfants, la pauvreté, la richesse, la maladie, les dettes, la réussite, etc. Tout est dedans ! Rien n’y est pas ! Ce que nous allons ajouter, reformuler ou affiner en fonction de notre situation, nommer des personnes qui sont concernées, ça va être du bonus. Mais les fondations nous sont déjà fournies. Puisons donc dans les formules qui marchent déjà !
Invoquer Allah en utilisant Ses noms Si l’on doit reprendre et récapituler, avant de demander quoi que ce soit à Allah ﷻ :
je reconnais mes erreurs, je demande pardon pour mes erreurs, les portes du ciel s’ouvrent pour que tombent les bienfaits dont j’aurai besoin à l’instant où je demande pardon. Si j’ai besoin de quelque chose de spécifique et que c’est un bien pour moi, alors Allah ﷻ me l’accordera. Là, je peux demander des choses. Je vais te donner quelques petits conseils pour invoquer Allah ﷻ. C’est quelque chose qui marche très bien et qui est aussi très agréable à faire : invoquer Allahﷻ par Ses beaux Noms. Il en a 99 et ils sont tous magnifiques !
Parfois, je me dis qu’on ne profite pas assez de ça. Est-ce qu’on L’a déjà appelé, ou est-ce qu’on Lui a déjà demandé, en utilisant tous Ses Noms ? Pourtant, on pourrait diversifier les appellations qu’on Lui donne en fonction de la situation.
At Tawwab Un Nom qui signifie qu’Il est Celui qui ne cesse d’accueillir le pardon et le repentir. Je vais employer ce Nom si je veux vraiment qu’Il me pardonne pour quelque chose que je regrette énormément.
Ar Rafi Ce Nom qui évoque qu’Il est Celui qui élève l’honneur et le statut de Ses serviteurs. Je pourrai utiliser ce Nom si je me sens faible et découragée, que je n’ai plus de force, que je manque d’estime de moi et que j’ai besoin de remonter la pente.
Al ‘Alim Ce sera le Nom parfait à employer si j’ai besoin de me faciliter un examen que je redoute ou toute forme de contrôle de connaissance, car Il est Celui qui est très savant.
Ar Razzaq Ce Nom signifie qu’Il est Celui qui accorde toujours de la subsistance. À employer donc si j’ai besoin d’être soulagée d’une dette, si j’ai des difficultés financières, que j’aimerais gagner plus d’argent ou encore avoir une augmentation.
Al Wakil Un Nom à employer si je souhaite avoir l’avis d’Allah ﷻ sur un sujet, ou si je veux Lui confier un secret. En effet, Il est Celui à qui on se confie et celui dont le soutien ne fléchit jamais.
Voici donc 5 Noms, sur 99… et pourtant, c’est déjà magnifique ! Tu en as donc plein d’autres à découvrir et à utiliser alors fais toi plaisir ! Pourquoi ne pas personnaliser tes invocations en invoquant Allahﷻ par Ses beaux Noms ? Et on le sait, par la sunna du Prophète, lorsqu’on invoque Allah ﷻ par un de ces 99 Noms, Il ne nous refusera rien. Alors, on a juste l’embarras du choix.
Si tu veux demander quelque chose à Allah, alors fais le souvent ! Il y a une parole d’un savant que j’avais lue, qui disait :
“Le fait de répéter quelque chose fait partie des plus grandes bienséances de l’invocation”.
Alors, quand tu demandes quelque chose à Allah ﷻ, demande-Lui fréquemment. Ça marche avec Allah ﷻ, mais avec un être humain, pas vraiment ! Si on demande avec répétitions une chose à quelqu’un, généralement ça agace ! Lorsqu’une personne demande le moins, c’est souvent à cette personne qu’on veut donner le plus.
Avec Allah ﷻ, c’est l’inverse, celui qui ne demande rien à Allah ﷻ, Il ne l’aime pas beaucoup au moment où il est dans cette situation. Alors que celui qui demande beaucoup à Allah ﷻ, qui répète, Allah ﷻ l’apprécie énormément.
Pourquoi ? Parce que quand je répète, c’est un signe d’espoir. Je sais que je vais obtenir ce que je veux. Pour celui qui fait cela, c’est aussi le signe qu’il veut rester dans l’adoration d’Allah ﷻ.
En plus, lorsqu’Allah ﷻ nous accorde quelque chose de manière différée, après un long délai, on ne se dit pas assez que c’était une occasion pour Lui de nous faire gagner plus de hassanat . En effet, à chaque invocation qu’on fait, on gagne des “bons points”, des hassanat . Tout au long de la période où l’on va Lui demander, c’est une période où l’on va faire moins de péchés et plus de bonnes actions. C’est justement pour espérer être exaucée. Le comble serait de demander quelque chose à Allah ﷻ et de faire n’importe quoi à côté. Allah ﷻ aime donc beaucoup la répétition dans les invocations.
Pourquoi Allah ne m’accorde pas ce que je lui ai demandé ? Ne pense surtout pas ça. Allah ﷻ répond toujours à l’invocation qu’on Lui demande. Allah ﷻ nous dit, à travers la sunna , que lorsqu’on Lui demande quelque chose, soit Il nous répond et Il nous exauce tel qu’on lui a demandé, soit il nous accorde cette chose dans un délai plus lointain (par exemple au Paradis).
Cependant, il peut aussi nous répondre en nous éloignant d’un mal qui était prêt à nous atteindre. Un mal équivalent à la chose demandée à Allah ﷻ. Peut-être que l’accident que tu as évité de peu un jour est exactement l’exaucement d’une invocation que tu as faite il y a longtemps, que tu as peut-être oubliée d’ailleurs. Mais Allah ﷻ a choisi de t’exaucer en t’évitant le pire via ce potentiel accident.
Très souvent, on demande quelque chose et on se dit “ça fait longtemps que je demande, et je n’ai pas eu ce que je voulais” ou “je n’ai pas été exaucée”.
Détrompons-nous. Allah ﷻ répond toujours. Absolument toujours.
La prochaine fois que tu te rends compte que tu as évité de peu une situation dangereuse, fâcheuse, un mal horrible qui aurait pu t’atteindre, dis-toi que c’est certainement une invocation que tu as faite il y a un moment et qu’Allah ﷻ a choisi de te répondre en t’évitant ce problème.
Demander en apportant des précisions Un autre conseil, lorsque tu souhaites invoquer Allah ﷻ, demande avec précisions, et demande aussi le maximum.
Il y a donc le fait de :
répéter, demander plusieurs choses, demander avec précisions. C’est comme si tu étais un client et que tu donnais des critères du produit que tu souhaites. Tu demandes avec précisions. C’est très important. Souvent on se dit “Je ne sais pas trop quoi demander, je manque d’inspiration”. Alors mon conseil, c’est lorsque tu demandes quelque chose, de ne pas écourter ta demande. Étale-toi. Si tu ne sais pas trop comment demander, marque un temps. Prends ton temps, laisse les choses venir. Tu vas finir par penser à plein de choses ! Alors, tu seras en intimité avec Allah ﷻ pour justement Lui demander.
Ce qui est beau avec Allah ﷻ, c’est qu’Il sait ce que tu vas Lui demander. Il sait ce que tu ne lui demandes pas aussi. Pourtant, Il prend le temps de t’écouter. C’est une véritable aubaine, il faut en profiter.
Pour invoquer Allah, commence par toi ! Tu es la personne avec qui tu passeras le plus de temps dans ta vie. Tu es la seule personne pour qui tu vas répondre devant Allah ﷻ pour tous ses actes. Juste pour ça, c’est une raison suffisante pour te privilégier toi dans tes invocations. Si tu ne demandes pas à Allah ﷻ ce dont tu as besoin, qui va le faire à ta place ?
Ça fait partie aussi des bienséances de l’invocation, le fait d’admettre à Allah ﷻ que tu as besoin de Lui. Pour ça, tu dois commencer par toi-même, car tu es la seule personne dont tu connais tous les besoins.
C’est le principe même du masque à oxygène dans l’avion. Si tu ne l’as pas mis et que toi-même tu suffoques, à quoi vas-tu servir à l’autre ? Ou à quoi vas-tu servir à quelqu’un qui n’était pas capable de le faire pour lui-même ?
Alors, après avoir invoqué pour toi, tu invoques pour ta famille, tes amis, la communauté musulmane, le monde. Et lorsque tu fais une invocation pour quelqu’un d’autre, le bonus c’est qu’un ange attitré à tes côtés est chargé de te répondre :
“Et à toi la même chose”.
Ça devient donc du pareil au même : lorsque tu invoques et que tu commences par toi, Allah ﷻ t’exauce. Et lorsque tu invoques pour les autres, Allah ﷻ t’exauce pour eux et pour toi. Ça amène à souhaiter le bien pour les autres. Invoquer Allah ﷻ en mal pour les autres, c’est déjà aberrant, mais ça l’est d’autant plus en sachant qu’un ange dit à côté “à toi la même chose” !
Avant de se quitter… J’espère que cet article t’aura éclairé et aidé à comprendre les beautés derrière le fait d’invoquer Allah ﷻ. C’est vraiment comme un téléphone que tu décroches et tu Lui demandes de l’aide, mais avant tu lui demandes pardon. Les portes te sont alors ouvertes, puis tu affines en t’adressant à Lui par Ses Noms, en commençant par demander pour toi, puis ta famille, puis tout ce que tu souhaites.
Tu peux faire tout ça en prière, en dehors des temps de prière, seule, en voiture, avant de dormir, dans toutes les postures que tu veux. Les portes d’Allahﷻ sont toujours ouvertes. La distance la plus courte entre toi et Lui, c’est ton invocation. Comme j’aime le dire :
“Allah ﷻ est à une invocation de distance de toi”
Alors qu’attends-tu pour l’appeler et lui demander ?
Merci pour cette attention, n’hésite pas à t’abonner au podcast pour profiter de ces réflexions sous format audio, ainsi qu’à mon compte Instagram . Tu peux aussi partager en commentaires ce que cet article t’a inspiré puis aller lire l’article suivant. Je confie à Allah le soin de préserver ta foi, ton honneur et ton cœur.
Salam aleykoum wa rahmatullah .